Les éleveurs achèteront l'orge moins cher

Comme mesure de soutien direct aux éleveurs et dans le cadre d'un programme d'urgence pour l'année en cours, l'Etat, sur la base d'un rapport conjoint des ministères du Commerce et de l'Agriculture et du Développement rural et après avis du conseil de la concurrence, vient de fixer par voie d'un décret exécutif n°08-168 le prix de vente du quintal d'orge destiné aux éleveurs de cheptels ovins, camelins et équins à 1.550 DA.

Quant au différentiel entre le prix de revient et de vente de la part de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), l'article 2 du décret, applicable depuis le 1er juin en cours, précise qu'il sera pris en charge par l'Etat. Cette différence et à la lumière des prix d'achat par l'OAIC des récoltes fixés à l'issue du dernier conseil du gouvernement sous l'ère de Abdelaziz Belkhadem est par conséquent de l'ordre de 950 DA par quintal.

Au cours de ce conseil, les prix de cession du quintal des différentes céréales à l'OAIC et autres coopératives ont été fixés à 4.500 DA pour le blé dur, 3.500 le blé tendre, alors que l'orge sera cédé à 2.500 DA. Cette nouvelle tarification est venue remplacer celle appliquée jusqu'en 2007, avec respectivement 2.100 DA le quintal de blé dur, 1.950 pour le blé tendre et 1.500 DA pour l'orge et s'inscrit dans le cadre des dispositifs adoptés récemment par le gouvernement prévoyant l'achat par l'Etat des céréales à des prix avoisinant ceux appliqués sur les marchés mondiaux, en vue de préserver le pouvoir d'achat des citoyens et encourager la production agricole nationale.

Auparavant, les agriculteurs percevaient des subventions annuelles avec un prix de vente du prix du quintal de blé fixé à 250 dollars US et que cette revue à la hausse du prix des différentes céréales s'imposait au vu de l'importante augmentation enregistrée sur les marchés mondiaux avec un prix avoisinant les 800 dollars.

Au cours du même conseil du gouvernement, Saïd Barkat, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, avait annoncé de nouvelles mesures telles l'octroi de subventions aux agriculteurs destinées à la production après la période de la moisson, alors que les agriculteurs bénéficiaient auparavant de ces subventions avant la saison des récoltes.

Par ailleurs, Abderrachid Boukerzaza, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, avait tenu à rassurer que «les nouvelles mesures n'auront aucun impact sur les prix des céréales et dérivés, à savoir la semoule et la farine, destinés au dernier consommateur. Il en est de même pour les prix de cession des céréales par l'OAIC aux minotiers, transformateurs et éleveurs, précisant que les prix appliqués actuellement demeureront inchangés». M. Boukerzaza avait également rappelé que «les prix de vente des dérivés des céréales aux citoyens ne changeront pas et que la semoule supérieure sera vendue sur le marché de détail à 4.000 DA le quintal, alors que la semoule ordinaire continuera à être commercialisée à 3.600.

A rappeler enfin que l'Union nationale des paysans algériens (UNPA) s'est prononcée sur cette question à l'issue d'une réunion de son secrétariat national en faisant connaître ses propositions de prix à l'achat en les fixant à 6.000 DA le quintal pour le blé dur, 5.500 pour le blé tendre, 4.000 pour l'orge et enfin 3.800 DA pour l'avoine.