Alger - Hommage

La célèbre comédienne, chanteuse et actrice Biyouna, de son vrai nom Baya Bouzar, est décédée ce mardi à l’âge de 73 ans.(Biographie)


La célèbre comédienne, chanteuse et actrice Biyouna, de son vrai nom Baya Bouzar, est décédée ce mardi à l’âge de 73 ans.(Biographie)
Biyouna, de son vrai nom Baya Bouzar, née le 13 septembre 1952 à Belcourt (aujourd'hui Belouizdad), un quartier populaire d'Alger en Algérie, était une icône de la culture algérienne. Issue d'une famille algéroise modeste, elle grandit dans un environnement imprégné d'art : sa sœur aînée, Leila Djazairia, était une chanteuse renommée, et sa mère travaillait comme vendeuse de billets dans une salle de cinéma, ce qui lui permit dès l'enfance de découvrir les films égyptiens et leurs divas chantantes et dansantes, sources d'inspiration majeures.
Débuts et ascension fulgurante
Passionnée par le chant et la danse dès son plus jeune âge, Biyouna intègre plusieurs groupes amateurs avant d'en diriger un avec une amie. À 17 ans, elle commence à se produire dans les cabarets et boîtes de nuit les plus en vue d'Alger, où son énergie et son charisme ne passent pas inaperçus. À 19 ans, elle danse au mythique Copacabana, un établissement emblématique de la capitale. C'est cette même année, en 1973, que sa carrière explose : repérée par le réalisateur Mustapha Badie lors d'une visite aux studios de télévision, elle décroche le rôle de Fatma dans le feuilleton La Grande Maison, adaptation du roman de Mohamed Dib. Ce rôle de chanteuse et de figure populaire la propulse au rang de star nationale, incarnant l'âme vibrante et rebelle d'Alger.
Carrière multifacette : Chanteuse, danseuse et actrice
Biyouna excelle dans un répertoire qui mêle traditions algériennes et influences modernes. Elle tourne dans plusieurs films et téléfilms algériens, comme Leila et les autres (1978) de Sid Ali Mazzi ou La Voisine (2000) de Ghaouti Bendedouche, souvent en incarnant des personnages forts et excentriques qui défient les normes sociales. À partir des années 1990, elle s'ouvre à l'international : en 1999, elle fait ses débuts au cinéma français avec Le Harem de Mme Osmane de Nadir Moknèche, où elle joue Myriam, suivi de Viva Laldjérie (2004). Elle apparaît aussi dans des productions comme Délice Paloma (2007) ou la série Nsibti Laaziza (2010) sur Nessma TV.
Côté musique, elle sort des albums cultes tels que Blonde dans la casbah (après le succès de Raid Zone en 2001), explorant un répertoire franco-algérien avec des reprises de classiques comme "Bismillah" ou "El Bareh" de Cheikh Hamada. Entre 2002 et 2005, sa trilogie Nass Mlah City, thématisée autour du Ramadan, connaît un immense succès. Elle se produit en one-woman-show, mêlant chant, danse et humour, et anime des spectacles qui célèbrent l'identité algéroise, souvent teintée d'une critique sociale espiègle.
Mariée et mère de quatre enfants, Biyouna reste profondément ancrée en Algérie, vivant à Alger tout en rayonnant à l'étranger, notamment en France. Elle est une figure de la "femme libre" post-indépendance, défiant les conventions avec une féminité audacieuse et un humour irrévérencieux.
Décès et héritage
Biyouna s'est éteinte le 25 novembre 2025, à l'âge de 73 ans, à l'hôpital Mustafa Pacha (ou Beni Messous selon certaines sources) d'Alger, des suites d'un cancer du poumon. Son décès, annoncé par des proches et des médias algériens, a suscité une vague d'hommages unanimes, soulignant son rôle d'icône populaire qui a su capturer l'esprit d'Alger : bouillonnant, résilient et festif. Que son âme repose en paix. Son legs perdure dans la musique raï, le cinéma maghrébin et l'âme collective d'une génération.
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