Algérie (Alger) - Icône de la télévision, de la chanson, de l’humour et du cinéma: Adieu Biyouna !

La comédienne laisse derrière elle une carrière de plus d’un demi-siècle. Elle a joué dans plus de vingt films et séries. En plus du cinéma, elle s’est investie dans la chanson et le théâtre.

Plus connue sous son nom de scène Biyouna, la comédienne algérienne Baya Bouzar est décédée hier à l’hôpital de Beni Messous, à Alger, à l’âge de 73 ans. Elle a été hospitalisée le 4 novembre pour des complications respiratoires. Depuis 2016, elle était atteinte de cancer du sang.

Née en 1952 à Alger, la défunte s’est distinguée par ses rôles au cinéma et à la télévision, tant au niveau national qu’à l’étranger.

Sa carrière s’étend sur plus de cinquante ans et embrasse plusieurs facettes d’expression artistique: musique, danse, théâtre, cinéma et télévision.

Sa filmographie compte plus d’une vingtaine de films et séries.

Biyouna commence sa carrière dans les chœurs de la troupe de la légendaire Fadhéla Dziria.

Son talent la conduit à animer les fêtes de mariage.

Repérée par le réalisateur Mustapha Badie, elle décroche son premier rôle à la télévision en 1973 dans «La Grande Maison», adaptation du roman éponyme de Mohammed Dib. Son interprétation du personnage de Fatma la rend immédiatement célèbre et l’impose sur la scène du septième art algérien. Ainsi, elle tourne sous la direction de réalisateurs comme Sid Ali Mazif dans «Leila et les autres» en 1978 et Ghaouti Bendeddouche la sollicite pour La voisine en 2000.

Sa carrière prend une dimension transnationale avec le réalisateur Nadir Moknèche, qui lui confie des rôles dans la trilogie Le Harem de Madame Osmane (1999) tournée au Maroc et en France, Viva Laldjérie (2003) et Délice Paloma (2007).

- Activité intense et riche

Elle joue également dans les comédies comme Il reste du jambon? d’Anne Depétrini en 2010, «Beur sur la ville» de Djamel Bensalah en 2011, La Source des femmes de Radu Mihaileanu. La même année, elle obtient un rôle dans Amour sur place ou à emporter. En 2013, elle tourne dans trois films: Cheba Louisa de Françoise Charpiat, Mohamed Dubois d’Ernesto Ona et Les Reines du ring de Jean-Marc Rudnicki. Un an plus tard, elle se distingue dans Les Trois Frères: Le Retour de Bernard Campan et Didier Bourdon et Amour sur place ou à emporter d’Amelle Chahbi.

En 2018, elle a joué dans trois comédies: Neuilly sa mère, sa mère !, Les Déguns et Le Flic de Belleville avec Omar Sy. En 2020, elle rejoint le casting de la série Le Grand Bazar puis des Bracelets rouges.

Entre 2002 et 2005, Biyouna joue dans la série ramadhanesque Nass Mlah City. Elle tourne dans Rendez-vous avec le destin en 2007 la série tunisienne Nsibti Laâziza en 2010.

En 2023, elle a fait une brève apparition à la télévision dans la série Dar Lefchouch, où elle interprète une psychologue.

Côté théâtre, en 200, elle tient le rôle du Coryphée dans la pièce Electre de Sophocle, avec Jane Birkin, et mise en scène par Philippe Calvario. En 2009, elle est sur scène au Vingtième théâtre dans la pièce La Célestine, où la comédienne interprète le rôle éponyme. Comme elle a participé au spectacle de Fellag Opéra d’Casbah, mis en scène par Jérôme Savary. Il s’agit d’ une adaptation libre de l’Opéra de Quat’sous de Bertolt Brecht, transposée dans la Casbah d’Alger. Elle monte sur les planches du Théâtre Marigny, en 2012, avec un premier spectacle solo Biyouna ! mis en scène par Ramzy.

Biyouna a sorti deux albums Raid Zone (2001) suivi de Blonde dans la Casbah (2007). Comme elle a participé à l’album Bichon de Julien Doré, assurant les chœurs sur la chanson «Bergman».

Photo d'illustration: La comédienne algérienne Baya Bouzar sous le pseudo "Biyouna"

Amnay Idir