Alger - Revue de Presse

H’lal alihoum, H’ram Alina


Maillon faible ou incurie ? Pourquoi la production de céréales a diminué de moitié, prati-quement, par rapport à celles des premières années de l’indépendance? Certains diront que la pluviosité a fortement baissé, que la sécheresse a laissé des séquelles, et que les surfaces cultivables ont rétréci. Des arguments que s’empresseront de présenter ceux qui désirent mettre en avant un bilan, souvent mitigé, mais qui n’ont jamais réussi à assurer cette indépendance alimentaire promise par tous les ministres de l’Agriculture, soutenus par des gouvernements qui ont assuré aux Algériens avoir mis tous les moyens en œuvre pour tenir un pari, impossible à gagner.Si les superficies cultivables ont été envahies par le béton, plusieurs responsables de l’Agriculture ont assuré que de nouvelles (grandes) surfaces ont été mises en valeur et sont venues renforcer un «parc» productif qui a bénéficié de techniques nouvelles, de moyens mécanisés, et de variétés de semences à haut rendement; statistiques et chiffres à l’appui. Mieux, des plans de soutien à l’agriculture (et à la pêche) ont mobilisé des moyens financiers, sans précédents depuis 1962. Pourquoi, alors, ces contre-performances et pourquoi, un demi-siècle après l’indépendance, nos fruits et légumes sont-ils malades, et pourquoi ont-ils la santé fragile? Mildiou pour la vigne et la pomme de terre, bayoud pour la datte, autres particules nuisibles qui causent des pertes au tiers, au moins, du total de la production agricole globale estimée à 600 milliards de dinars. Qui n’avance pas recule, certes. Mais pourquoi n’a-t-on pas réagi, en conséquence, alors que le titulaire du portefeuille de l’Agriculture est en poste depuis bientôt huit ans, soit presque l’équivalent de deux mandats présidentiels? Rapportés au dinar constant, les prix des fruits et légumes ont connu une hausse incompréhensible, faisant du secteur de l’Agriculture un gouffre financier qui a accentué la dépendance de l’Algérie vis-à-vis de l’étranger. Une situation qui hypothèque très sérieusement tous les efforts consentis et tous les investissements qui n’ont pas toujours été dirigés vers les filières à développer, comme le prouve la situation actuelle du lait, de la pomme de terre et du blé. Plus grave, encore, pourquoi l’Algérie se retrouve toujours fragilisée face aux hausses des prix de certaines matières sur le marché international, alors que des pays de même consommation (Maroc) ou plus important encore (Egypte) traversent ces obstacles commerciaux comme un avion traverserait des zones de turbulences? Serait-ce parce que ces pays sont mieux préparés à affronter un marché qu’ils savent fluctuant ou parce que l’Algérie se veut plus libérale, quitte à asphyxier un consommateur qui n’aura que les yeux pour admirer l’abondance générée par l’accord avec l’UE ou l’adhésion à un OMC qui ne nous voudra pas que du bien? La menace qui pèse sur les prix du pain, le fait accompli de la patate et le poisson que l’on n’arrive plus à retrouver sur les étals, sont autant d’indices qui militent pour la faillite et l’échec de la politique alimentaire. A quand alors le changement de têtes, pas des prix?
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)