Alger - Revue de Presse

H’lal alihoum, H’ram Alina



Le spectre de cartet el fot Le fort taux d’abstention, relevé le 17 mai dernier, n’a pas laissé insensible l’administration qui s’est impliquée pour savoir quelles sont les motivations réelles qui ont poussé les Algériens à bouder les urnes. Le taux de 63,49% de non votants, une première qui tranche avec les «99,99%» auxquels les Algériens étaient habitués et qui transformaient les consultations populaires en scrutin sans intérêt, accentuant la crise de confiance entre la base et le sommet, avait soulevé moult interrogations qu’administration et partis politiques avaient, chacun selon son point de vue, interprété.A l’annonce du taux de participation, 35,51% seulement, la colère des électeurs baissa, alors qu’ils ne voyaient pas «l’utilité d’élire un futur millionnaire qui se détournera de nos préoccupations» comme le dira un abstentionniste, résumant l’état d’esprit qui régnait durant la campagne. Ce désaveu populaire agira comme un remède collectif et réhabilitera l’administration qui avait, pour une fois, joué la transparence et communiqué fidèlement des résultats en sa défaveur. Ce sera, justement, cet acquis qui choquera les citoyens, à travers la réaction de leurs formations politiques. Des électeurs qui ne comprennent pas le pourquoi de cette inquisition qui a poussé Zerhouni à saisir quatre millions d’électeurs pour connaître la raison de leur abstention, en dépit du fait que huit autres (12 millions au total) ont eu le même comportement. Aux propos tenus mardi passé par le ministre qui voulait connaître «les causes à l’origine de cette abstention tout en confirmant leur lieu de résidence et leur nom conformément aux listes des électeurs et qu’en cas d’absence de réponse, ils seront rayés de ces listes», ont succédé d’autres plus proches des préoccupations de l’administration, à savoir l’assainissement des listes électorales. Un revirement salutaire -revenir sur une décision qui va à contresens des intérêts nationaux- qui (re)pose avec acuité la nécessité d’informatiser le fichier électoral national. Une opération qui pourrait résoudre bien des énigmes et éviter des accusations, mais que l’administration continue de «négliger» pour des raisons qui n’ont pas été rendues publiques. La démarche de Zerhouni aurait dû être prise en charge par des instituts de sondage s’ils avaient existé et si, existants, ils sont crédibles, à l’image de ceux qui donnent, en Amérique et en Europe, des résultats à la décimale près. Des pays auxquels s’était référé le ministre de l’Intérieur qui avait légitimé le faible taux de participation en le comparant à ce qui se fait aux USA et en Italie. Si la loi électorale comporte des imperfections, c’est par des amendements qu’il faut agir pour rectifier le tir. Le propre de la démocratie est de laisser le libre arbitre à l’électeur qui ne s’exprimera que si ses gouvernants agissent dans son intérêt. Le questionnaire aurait dû se soucier de savoir si l’électeur est satisfait de ses élus. Le cas échéant, les urnes parleront pour tout le monde. Reverrons-nous, pour autant, ressurgir l’obligation de présenter la carte d’électeur pour n’importe quoi?
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