Enfin ! Des chiffres qui montrent la réalité du poids de l'inflation sur
le pouvoir d'achat des Algériens dont l'impôt sur leurs salaires irrigue
l'économie nationale. Selon la Direction générale des Impôts, les retenus sur
salaires, ou l'impôt sur le revenu global (IRG, l'ex-ITS) est de 86,62
milliards de dinars. Une somme colossale prélevée en six mois seulement, selon
les services des impôts. Les contributions directes (IRG, IBS, TVA...) ont
rapporté au Trésor algérien 286,53 MDS de DA contre 175,79 MDS de DA au 1er
semestre 2008 (+63%). Les recettes se sont chiffrées à 86,62 MDS de DA pour
l'IRG salariés et à 31,53 MDS de DA pour l'IRG non salariés, alors que l'impôt
sur le bénéfice (IBS) a enregistré une évolution de 92% à 166,57 MDS de DA sur
le 1er semestre 2009 contre 86,53 MDS de DA au 1er semestre 2008.
Il est utile, à ce niveau, de
relever que le montant global de l'IRG des salariés pour les six premiers mois
de 2009 équivaut sinon dépasse l'enveloppe consacrée au crédit à la
consommation dans la filière voiture. La loi de finances complémentaire (LFC
2009) a d'ailleurs supprimé ce crédit pour l'acquisition de voitures neuves par
les particuliers, le gouvernement arguant le fait qu'il n'est plus enclin à
faire les choux gras des concessionnaires de voitures, d'autant que le
remboursement des crédits alloués aux particuliers sur ce volet était tardif et
posait problème.
En même temps, le volume de l'IRG
national recouvré gonflait au fur et à mesure des hausses successives des prix
des produits de large consommation. Les impôts en termes d'imposition salariale
en Algérie sont énormes. Un cadre supérieur paie en moyenne plus de 200.000
dinars d'IRG par an, alors que des commerçants ne sont pas astreints à ces
impôts prélevés à la source. Autre cas de figure: les recettes des douanes, qui
pratiquement est le gendarme financier pour les importations et les
exportations, y compris les hydrocarbures, ne sont que de 89,64 milliards de
dinars, presque au même niveau que ce que paient les travailleurs, qu'ils
soient cols blancs, bleus ou ouvriers et agents communaux. L'injustice devant
l'impôt est ainsi flagrante, d'autant que les augmentations de salaires ont
toujours été grevées de hausses de l'assiette de calcul de l'IRG. L'Algérien
moyen paiera toujours plus. Et, dans cette spirale infernale, les salaires, en
réalité, n'ont guère évolué et restent très bas comparativement aux prix et au
niveau de l'inflation, qui serait en moyenne de 4% pour le 1er semestre 2009.
Au premier semestre 2009, les recettes fiscales recouvrées se sont établies à
1.882,81 milliards de DA, avec hausse prononcée de la fiscalité ordinaire, dont
les contributions directes (IRG, IBS...). Les recettes fiscales provenant par
ailleurs du secteur pétrolier ont atteint 1.238,74 milliards de DA durant le
premier semestre 2009 contre 1.918,26 milliards de DA (dont 970,2 milliards de
DA budgétisés) durant la même période 2008, une baisse qui s'explique par le
recul des prix pétroliers sur les marchés internationaux. Enfin, le poste de
l'IRG reste l'une des sources principales et régulières de financement de
l'économie nationale, et, surtout, de paiement des... salaires des employés de
la fonction publique. En somme, une fiche de paie d'un employé reste toujours
plombé par une taxe fiscale très élevée, et qui présente l'extrême avantage
d'être perçue à la source, sans frais pour le Trésor.
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Posté par : sofiane
Ecrit par : Mahrez Ilias
Source : www.lequotidien-oran.com