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Concert de Tinariwen à Alger : l'appel du désert à la transe Culture : les autres articles


Concert de Tinariwen à Alger : l'appel du désert à la transe                                    Culture : les autres articles
Quand le désert chante, c'est le c'ur qui chante. Bien heureux les spectateurs venus en nombre lundi soir, assister au concert donné par ces ambassadeurs de la culture Touarègue, le très célèbre groupe en passe de devenir un mythe, Tinariwen.
Il était aisé à la foule massée dans le grand chapiteau dressé par Djezzy au Hilton, de changer d'espace et de dimension, en se laissant emporter par les premières notes de ce blues- Rock venu du fin fond du Sahel. Assouf, genre musical adopté par les Tinariwen, et qui signifie en tamasheq à la fois nostalgie, sensibilité et bien-être, fait son come-back sur la scène algéroise, une scène qui a vu naître officiellement le groupe une certaine année 1982. Lundi soir, le grand désert des vaillants hommes libres du désert s'est déplacé à Alger, invitant une assistance complètement acquise à faire un voyage extratemporel dans le monde envoûtant et charmeur de cette musique qui a su dompter guitares électrique et acoustique aux sons du Ténéré (désert en tamasheq). Accueillis chaleureusement par une foule colorée et exaltée, les Tinariwen font leur apparition sur scène avec la majesté légendaire des hommes du désert, portant pour la majorité d'entre eux le fameux bazane, tenue traditionnelle touarègue, leurs guitares accrochées comme des armes de la paix.
«Anwa wigui' Imazighen»
Entonnant tour à tour leurs tubes qui ont trouvé écho dans les quatre coins du monde, leur valant le titre de meilleur album étranger au Grammy awards, les Tinariwen ont sans conteste allumé une flamme d'amitié entre les Imazighen du nord et ceux du sud. C'est d'ailleurs sur des cris de « anwa wigui' Imazighen », que le public a tenu à désigner du doigt ce lien de fraternité que la distance ou les vicissitudes de la vie ne pourront rendre faillible. Réussissant le pari de faire entonner aux algérois des couplets en Tamasheq, le groupe Tinariwen a gagné avec brio et talent l'affection des gens du nord. Au bout d'une chanson, le groupe est invité à en entonner une autre. Tenere teqim Tusam, Amasakoul, imidiwan, et d'autres tubes encore, ont mis la foule en transe totale, qui redemandait à chaque fois du rythme, du son, et encore un bout de ce voyage dans l'étendue du grand désert.
Ce grand espace habité par les Touaregs qui a longtemps fasciné et séduit, et que certains malheureux desseins veulent transformer en terre de troubles et de désolation. Les Tinariwen, venu du Mali et qui jadis avaient pris les armes pour lutter pour la liberté et la dignité du peuple Touareg, ont troqué depuis deux décennies ces armes pour une autre forme de lutte, celle du verbe et de la musique et ce pour faire triompher les mêmes idéaux. Défendre la culture Touarègue et donner une voix à ce peuple qui réclame son droit à une vie digne, est l'étendard hissé par les Tinariwen dont les chansons sont de véritables hymnes à l'éveil de la conscience du peuple Touareg.
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