Alger - Accidents et insécurité routière

Algérie (Alger) - Après le drame d’El Harrach: Profonde émotion à travers le pays


Algérie (Alger) - Après le drame d’El Harrach: Profonde émotion à travers le pays
Dans une intervention sur les lieux du tragique accident survenu vendredi dernier à l’oued El Harrach, impliquant une chute d’un bus de transport de voyageurs, Saïd Sayoud, ministre des Transports, a annoncé «un vaste plan de modernisation du parc national des bus, qui compte actuellement 84.000 véhicules».

Ceux-ci seront «progressivement renouvelés afin de renforcer la sécurité et d’assurer de meilleures conditions de transport aux usagers».

Mais le ministre a également insisté sur un autre aspect: la responsabilité des conducteurs, rappelant que «90% des accidents de la route sont liés au comportement imprudent et au manque de vigilance au volant».

«Les chauffeurs doivent être à la hauteur de leur mission pour préserver des vies humaines», a-t-il mis en exergue.

La récurrence des accidents impliquant des bus impose un double enjeu: d’un côté, la vétusté d’une grande partie du parc roulant, et de l’autre, le facteur humain, marqué par l’excès de vitesse, le non-respect du code de la route et le manque de discipline.

Face à ces constats, la stratégie du ministère entend répondre à ces deux dimensions, à travers le renouvellement progressif des véhicules et le renforcement de la sensibilisation et du contrôle routier.

Le ministre des Transports avait déjà fait une série d’annonces relatives au renouvellement du parc, dont l’autorisation d’importer des bus neufs ou de moins de 5 ans pour accélérer le renouvellement, la fabrication locale de 108 nouveaux bus en 2025, destinés aux entreprises publiques de Constantine, Oran et Annaba et un partenariat avec Fiat Algérie pour fournir 50 véhicules/mois aux chauffeurs de taxi dans le cadre du renouvellement urbain.

Parmi les incitations économiques, on cite un projet de décret exécutif en préparation pour faciliter l’importation, des exonérations fiscales et douanières proposées dans la loi de finances 2026 et une étude de crédits à taux réduits pour les opérateurs privés.

Par ailleurs, les transporteurs, notamment privés, dénoncent depuis longtemps un manque criant de pièces de rechange et une flambée de leurs coûts. Au-delà des problèmes de disponibilité et de prix, la qualité des pièces est également au cœur des préoccupations.

- Les chiffres restent alarmants

En 2024, plus de 2.500 décès ont été enregistrés sur les routes, avec près de 20.000 blessés.

Les accidents impliquant des bus et camions sont parmi les plus meurtriers, notamment sur les grands axes interwilayas.

Les causes principales sont l’excès de vitesse, non-respect des distances de sécurité, imprudence au volant et état des infrastructures routières.

Le drame d’El Harrach, qui a bouleversé la nation tout entière, nous interpelle collectivement. Il met en lumière les failles persistantes dans le système de transport collectif, les comportements à risque sur les routes et l’urgence d’une réforme profonde.

Il rappelle que la sécurité routière n’est pas une affaire de statistiques. C’est une affaire de vies humaines. Il n’y a pas de chiffres derrière ces drames, il n’y a que des vies perdues et des familles brisées. C’est pour elles que les pouvoirs publics doivent agir, sans relâche, avec détermination.

Dans ce contexte, la responsabilité individuelle doit devenir un réflexe citoyen. L’objectif doit être clair: faire de la sécurité routière une priorité nationale, permanente et partagée.

Photo: La récurrence des accidents impliquant des bus impose un double enjeu : d’un côté, la vétusté d’une grande partie du parc roulant

Kamel Benelkadi
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