Adrar - Patrimoine Historique


Le Ksar de Tamentit
Présentation générale :

Située à 10 km au sud d’Adrar, Tamentit ne possède pas l’effet de surprise de Taghit ou de Ghardaïa. De prime abord, le ksar est implanté sur un terrain plat et se trouve prise en tenaille par la palmeraie. Néanmoins, en s’approchant, on découvre une topographie qui comporte un escarpement de grès avec un dénivellé d’une quainzaine de mètres sur lequel se tiennent encore les ruines des anciennes kasbate et une bonne partie du ksar. Il s’agit de la partie la plus ancienne de Tamentit. Des remparts d’une hauteur de deux voire trois étage ceinturent des quartiers qui semblent former des unités certes juxtaposées mais aux limites définies notamment par un système de seuils traités architecturalement en porte. les foggara et les seguiate constituent l’autre caractéristique de la région.

Apercu historique :

"Cité du désert", "capitale perdue du Touat", à travers ces qualificatifs se revèle toute la dimension historique et légendaire de Tamentit. Certains historiens divisent l’histoire ancienne de cette oasis et de la région en trois périodes : de la protohistoire jusqu’à environ 100 après J.C. Epoque des berbères Getules. La seconde époque est la période Hebraïque allant de 100 à 600 après J.C. La troisièmme époque couvre la période d’islamisation qui va de l’arrivé de premiers musulmans jusqu’au règne de la dynastie des saadéens vers la fin du 16ème. Cette oasis qui fût un important carrefour dans le commerce caravannier, a connu son apogée entre le 13ème et le 15ème siècles1. A partir du 16ème siècle, Tamentit connût un long et processus de depérissement qui s’acheva par le coup de grâce donné par la colonisation française au début du 20ème siècle qui déplaça le siège de la capitale du Touat vers Timmi, l’actuelle Adrar.

Urbanisme :

L’analyse urbaine du ksar de Tamentit dévoile une évolution du tissu ksourien, qui correspond au différentes phases historiques que la région a connu. Les quelques travaux efféctués à nos jours par des historiens, anthropologues et architectes, ont abouti à des résultats contradictoires quant à la typologie de ces établissements humains. Nous reprenons ici la version de l’historien A.G.P. MARTIN2 qui définit une typologie suivante : à la première phase Gétule, correspondent des constructions en acropole sur des éminences rocheuse où l’enceinte épouse les contours des rochers sans retaillage. Les matériaux utilisés sont les grosses pierres ou les moellons. Durant la phase Hébraïque, des ksour à la forme circulaire, virent le jour. La maonnerie est en pierres plates disposée en couches horizontales. Une sorte de donjon occupe le centre du ksar. La période islamique voit naître des ksours rectangulaires avec des tours d’angles. Aujourdh’ui, le ksar de Tamentit se présente sous forme d’un tissu dense et fermé par des remparts dont la hauteur atteint facilement les 10 mètres. Une lecture de ce tissu, à partir de la photographie aérienne, dénote une juxtaposition de plusieurs kasbate : Aghamn’Akbour, Ouled Ali Benmoussa, Tifaghi, Ouled Daoud, Taïlout, Ouled M’Hamed, El Maghili, Ouled Hmali. Une kasbah se définit comme un ensemble fortifié d’habitations, de forme généralement quadrangulaire. Des murailles ponctuées par des tours d’angles, délimitent l’ensemble. Le contact avec l’extérieur se fait à l’aide d’une ou deux portes marquant le seuil.Concernant l’organisation interne des kasbate on peut distinguer trois type de distributions : dans certains cas notamment dans les noyaux originels, dont la plupart sont en ruine, on trouve un imbrication des maisons avec des circulations aléatoires et sans ordonnancement tel un labyrinthe. Le second type d’organisation voit l’apparition d’un nouvel élément organisateur qui est le "Zkak" avec des ramifications qui se terminent par des impasses, en conséquence il y a absence d’espaces communautaires. Le troisième type de kasba possède en plus des Zkaks, un système de place ou de cour "Rahba" qui jouent le rôle d’éléments organisateurs, lieux de rencontres et d’échanges.

Architecture

La compacité du plan d’assemblage des maisons du ksar de Tamentit est dictée par le soucid’économie d’espace. En effet, à l’intérieur des murailles, l’utilisation optimale de la moindre surface du sol est vitale. C’est ainsi que les maisons sont mitoyennes sur trois, voire quatres côtés ; certaines maisons enjambent les Zkaks pour s’adosser à la maison d’en face. Les Zkaks déjà étroits, sont réduits à des passages obscurs procurant une fraîcheur apaisante. Situés aux bouts des impasses, les accès aux habitations ne sont pas visibles, et sont organisés sous forme de chicane "Tassekift", lieu de transition entre le monde exérieur et l’espace et un filtre qui permet de préserver l’intimité de la maison. On distingue deux types de plans de maisons : le type à Sabat qui est un espace de distribution plutôt linéaire, sous forme de couloir droit ou en "L". Dans ce cas, les espaces de la maisons sont disposés linéairement d’un côté seulement ou bien des deux côtés. L’escalier et le séjour invités "Bit Eddief" se positionnent à proximité de l’entrée pour ne pas perturber l’intimité de la maison. Les "Kouas" c’est à dire les chambres, n’ont pas une fonction précise elles sont polyvalentes. La "Zeriba" qui fait office d’étable ainsi que le "Knif" (toilettes) sont rassemblés dans un coin de l’habitation parfois superposés pour facilter la récupération des déchets en vue de leur utilisation en tant qu’engrais. Le curage de ce deux espaces se fait par le "Sabat" ou le "Zkak". Le deuxième type de plan est le type à "Rahba". la Rahba est une cour centrale. Initialement confinée dans une surface réduite et distribuant uniquement l’escalier et le "Knif", elle acquiert par la suite le statut d’espace de distribution principal de toute la maison. Une petite ouverture opérée dans le plafond laissent passer une lumière mitigée.


le professeur Mabrouk mokadem dans son ouvrage sur Al maghili a ecrit que al maghili est née vers 1le début du 15ème siecle à maghila qui est une commune de la wilaya de tiaret et qui trouve son nom dans " les rjels mghilas " 40 walis salahes de la région qui vivaient vers le 15ème siecle . d'aprés cette approche , si nous ajoutons à cela qu'à cette époque il y'avait une route des caravanes entre l'ancienne tihert et la région du Toat et Gourara . cette meme route qui a été emprunté par une partie de la population de tiaret originaire dans sa majorité du Touat et gourara. ma question est celle posée par le professeur Mabrouk Mokadem est ce que Al maghili n'est pas originaire de des rjels Mghilas de Tiaret . Kasmi Abdelhadi université de tiaret
kasmi abdelhadi - enseignant - tiaret, Algérie

18/08/2011 - 18113

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