Adrar - Revue de Presse

Beau livre-Timimoun aux sources du sublime




En direct de l?oasis Une petite merveille que cet ouvrage de Saïd Hacène, qui livre d?innombrables clés de la ville rouge. Ce qu?il y a déjà d?admirable dans ce livre, c?est qu?il a été écrit et édité à Timimoum. En effet, c?est là que l?auteur réside depuis 1994 et qu?il a créé Artimi, une maison d?édition et de communication qui a pignon sur la place du marché de la ville. C?est donc une histoire racontée de l?intérieur, à la différence de la plupart de celles écrites sur le Sahara, et on y sent à chaque page la passion bien palpable qui l?anime. C?est aussi une histoire qui vient de loin puisque son auteur, sollicité par l?écrivain Nourredine Aba, alors éditeur chez l?Harmattan à Paris, en avait rédigé le premier texte avant de le confier à plusieurs éditeurs d?Alger pour le voir finalement croupir, de longues années durant, dans leurs tiroirs. C?est enfin, mais avant tout, un superbe voyage dans la ville rouge comme dans l?ensemble du Gourara. En quatrième de couverture, cet adage de la région : « Lorsque la parole sort du c?ur, elle pénètre les c?urs ; lorsqu?elle sort de la langue, elle ne dépasse jamais les oreilles ». Ces mots se justifient amplement à la lecture du livre et annoncent le choix d?intégrer, à chaque retournement de page, un proverbe ou une maxime, illustrant ainsi la richesse du patrimoine oral de Timimoum où la sagesse le dispute à la finesse d?esprit. Ancien journaliste, Saïd Hacène a eu recours à toute la panoplie du métier, utilisant les techniques du reportage, de l?entretien et de la recherche bibliographique pour en tirer un texte précis, didactique même, sachant mêler aux informations les accents de la légende et en évitant de les confondre. Le lecteur peut ainsi apprendre et rêvasser sans jamais perdre le fil d?un travail de terrain mené pendant une dizaine d?années avec l?avantage majeur d?une proximité au quotidien et d?introductions au sein de la population et, tout particulièrement, de ses gardiens de la tradition et de la mémoire, tels que les cheikhs Dahia et Moulay Slimane, dit Timi. L?auteur a eu également accès aux manuscrits des bibliothèques de zaouïate à Tamentit, Adrar, Aoulef, Kounta et Metarfa. De cette riche matière, il a tiré une somme impressionnante de faits et de personnages, articulant l?ouvrage en quatre parties essentielles : « les lieux-dits timimouniens », la « grande histoire du Gourara », les « traditions plurielles » et la « saga des hommes saints ». Au fil de la lecture, on découvre une infinité de choses depuis l?architecture et l?urbanisme de la cité, ses cinq portes, ses monuments profanes et sacrés, jusqu?aux rites attachés à la fécondation des palmiers femelles en passant par l?origine et l?utilisation du karkabou, les secrets de l?Ahellil et divers aspects de la grande oasis. Saïd Hacène a joint à sa plume l?appareil photographique puisque les illustrations sont également de lui. Dans cette riche anthropologie parfumée de poésie, et d?une qualité graphique très honorable, on ressort avec un sentiment de fausse satiété, car si l?on apprend beaucoup, l?envie la plus pressante vous prend de voir Timimoun et de rencontrer ses gens. Timimoum, aux sources du sublimeSaïd Hacène. Edition Artimi (Timimoun) et Seqoïa Team (Alger), 2007. 148 pages.

Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)