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Déficit de transparence dans le financement du projet Le Transrhumel coûtera 14 milliards de dinars supplémentaires



Déficit de transparence dans le financement du projet                                    Le Transrhumel coûtera 14 milliards de dinars supplémentaires
Le projet, entamé en septembre 2010, devait être achevé dans un délai initial de 32 mois. Mais le pont ne sera pas livré au premier trimestre 2013 à cause d'un retard cumulé d'une année au moins.
Le Transrhumel, 8e pont de Constantine, qualifié de projet du siècle et confié au groupe brésilien Andrade Gutierrez, coûtera deux fois plus cher que prévu. Ce mégaprojet, d'un coût initial de 15 milliards de dinars, a été confié en 2008 aux Brésiliens sur décision du président de la République, sans passer par un avis d'appel d'offres international.
Le projet, entamé en septembre 2010, devait être achevé dans un délai initial de 32 mois.
Mais le pont ne sera pas livré au premier trimestre 2013 à cause d'un retard cumulé d'une année au moins, ajoutant à l'insupportable asphyxie dont souffrent les Constantinois. Des retards attribués par le constructeur aux contraintes liées à la nature du sol mais qui ont fini par être levées, affirme-t-on.
Ce sont ces mêmes contraintes qui semblent être à l'origine de la réévaluation financière.
L'annonce faite, mercredi dernier à Constantine, par Clovis Martines, responsable du département MENA du groupe Gutierrez, n'a fait l'objet d'aucun commentaire. Pourtant, cette réévaluation, qui porte le coût du projet à 29 milliards de dinars, n'est pas évidente. En fin communicant, M. Martines a déclaré qu'il s'agissait d'imprévus normaux qu'on rencontre dans tout projet, or le relief de Constantine et la nature glissante des sols ne sont un secret pour personne ; pouvait-on sérieusement passer à côté de ces données lors des études préliminaires ' Le représentant du groupe Gutierrez s'étendra sur le respect de l'environnement et le transfert de techniques et de savoir-faire aux ouvriers et cadres algériens employés sur le chantier.
Des ingénieurs algériens employés sur le chantier estiment en effet qu'il y a surestimation de l'avenant que le gouvernement vient d'approuver.
L'avenant en question concerne des travaux de confortement et de stabilisation des versants que doit relier le viaduc. «Des pieux ont été plantés sur des terrains rocheux, qui ne nécessitent guère une stabilisation», affirme un cadre qui a requis l'anonymat. Aussi, là où les terrains ont besoin d'être confortés, des murs de soutènement ont été construits, des boulons ont été plantés mais en nombre exagéré, estime encore notre source. Toujours selon Clovis Martines, les travaux ont atteint, en septembre 2012, un taux d'avancement estimé à 40% et le groupe respectera cette fois la date de livraison arrêtée à fin mars 2014. Pour lui, la partie la plus difficile du projet est terminée et le lancement des travaux de construction du tablier est imminent.
Là aussi, l'optimisme du Brésilien n'est pas partagé par tous.
Un cadre de Dar Al Handasa, le bureau d'étude international chargé du suivi, estime pour sa part que l'infrastructure ne sera pas livrée avant 2015 en raison de contraintes potentielles.
En tout cas, depuis l'octroi du marché, toute l'opération montre un déficit de transparence et bénéficie d'une grande tolérance de la part du gouvernement vis-à-vis de ses partenaires contractuels, sachant qu'en général, un avenant ne peut atteindre le montant initial du projet et que tout dépassement du délai de réalisation est sanctionné par des pénalités.
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