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«Le risque peut venir du Nord-Mali» Invasion acridienne




«Le risque peut venir du Nord-Mali»                                    Invasion acridienne
Une veille sans relâche depuis le mois de juin pour suivre le parcours et l'évolution des criquets qui se multiplient dans les pays du Sahel,
notamment au Niger, au Mali, au Tchad et en Mauritanie.
La situation acridienne dans le sud du pays n'est pas préoccupante dans l'immédiat, mais le risque d'invasion provenant des pays du Sahel, notamment du Nord-Mali, reste assez élevé. C'est ce que l'on peut retenir en substance de l'entretien que nous avons eu hier avec Khaled Moumen, directeur général de l'Institut national de la protection des végétaux (INPV). Ce spécialiste de la lutte anti-acridienne est aux commandes des dispositifs mis en place dans le sud du pays pour contrer une invasion automnale, mais aussi une reconstitution des essaims au printemps.
Une veille sans relâche depuis le mois de juin pour suivre le parcours et l'évolution des criquets qui se multiplient dans les pays du Sahel, notamment au Niger, au Mali, au Tchad et en Mauritanie, et peuvent essaimer et envahir, en cas de raréfaction de la végétation dans le Sahel, de larges zones en Algérie. «Le risque existe, il faut que l'on soit très vigilants, car une modification des conditions écologiques liée à l'assèchement de la végétation peut tout faire basculer et augmenter le risque pour l'Algérie», nous a affirmé M. Moumen qui s'inquiète particulièrement de la situation au Nord-Mali où aucune prévention n'a été possible à cause de la situation sécuritaire.
Le Nord-Mali constitue une «zone d'ombre», estime notre interlocuteur. Et d'ajouter : «Nous n'avons aucune visibilité et nous ne pourrons probablement pas l'avoir, car aucun dispositif de lutte n'a été mis en place au nord de ce pays voisin.» Pour tenter malgré tout de préparer une riposte efficace, l'Algérie travaille actuellement sur des similitudes de la situation dans le sud du pays et le Niger pour tenter de cerner la situation au Nord-Mali : «Nous avons commandé des images satellitaires auprès de l'Agence spatiale algérienne qui nous fournira des images des zones du Nord-Mali et du nord du Niger pour constater l'état de la végétation et en déduire la présence ou l'absence de criquets.» Le directeur de l'INPV souligne qu'un «scénario-catastrophe est élaboré pour parer à une brusque détérioration de la situation».
S'agissant des moyens de lutte, M. Moumen estime qu'ils sont suffisants et rappelle qu'une enveloppe de plus de 6 milliards de dinars est disponible. «Nous sommes bien outillés, nous avons trois hélicoptères pour la prévention et la lutte et d'autres appareils peuvent être intégrés en cas de besoin au mois de novembre.» «Actuellement, nous sommes en train de suivre avec beaucoup d'attention l'évolution de la végétation, car c'est à partir du dessèchement de la végétation que les criquets peuvent migrer à la recherche de la végétation au nord, c'est-à-dire en Algérie», ajoute M. Moumen. S'agissant du bulletin d'alerte de la FAO émis pour mettre en garde l'Algérie et ses pays voisins sur les risques d'invasion acridienne, le directeur de l'INPV précise que l'Algérie travaille en étroite coordination avec la FAO et les pays de la région : «Nous travaillons avec la FAO depuis le mois de juin et nous avons participé à deux réunions avec les pays de la région et les représentants de la FAO à Rome où nous avons élaboré un plan d'action estivaln et en septembre, nous avons fait une réunion en Mauritanie pour élaborer un plan d'action qui s'étend de septembre à décembre.»
A propos de la situation acridienne actuelle dans le sud du pays, M. Moumen estime qu'elle se caractérise par la présence d'individus de criquets solitaires à l'état dispersé. Le spécialiste informe qu'un dispositif est mis en place par dix équipes de prospection et traitement dans les wilayas d'Illizi, Tamanrasset et Adrar, soit sur ce qu'on appelle le premier front, car ce sont les wilayas qui risquent de recevoir, les premières, les criquets en provenance du Sahel.
Un second dispositif est également en place au niveau des wilayas du deuxième front, soit les wilayas de Naâma, El Oued et El Bayadh.


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