Algérie - Oléiculture, Production d'huile d'olive

DÉBUT DE LA CAMPAGNE OLÉICOLE À MAÂTKAS (TIZI OUZOU): Entre enthousiasme et appréhensions



DÉBUT DE LA CAMPAGNE OLÉICOLE À MAÂTKAS (TIZI OUZOU): Entre enthousiasme et appréhensions


Connue pour ses oliveraies à perte de vue, donc pour sa vocation oléicole, la région de Maâtkas, qui englobe, outre cette commune, celles d’Ath Zmenzer, Souk-El-Tenine et Tirmitine, s’apprête à entamer une nouvelle campagne oléicole qui suscite à la fois de l’enthousiasme mais aussi de l’appréhension parmi les villageois. C’est ainsi que, comme à chaque arrivée de cette période qui coïncide avec la fin du mois de septembre, les villageois sont déjà à pied d’œuvre. Ils se mobilisent pour s’assurer une cueillette et un ramassage plus aisés en procédant au désherbage, débroussaillage, nettoyage et élargissement des sentiers pour faciliter le passage et l’acheminement des olives vers les huileries, qui se fait dans certains cas à dos de baudet ou sur les épaules, notamment là où les pistes carrossables n’existent pas.

L’enthousiasme est d’autant plus nettement perceptible que la récolte s’annonce déjà bonne pour cette saison, contrairement à de l’année dernière. Les citoyens et les services locaux de l’État sont unanimes, en effet, à affirmer que cette saison promet d’être juteuse.

“Nos prévisions sont très optimistes. Nous nous attendons à une production de quelque 3 millions de litres d’huile pour une surface productive de 5.262 ha, à raison d’une moyenne de rendement de 18 q/ha. Ce qui est très satisfaisant. La mouche de l’olivier qui faisait des ravages sur l’olivier n’a pas, cette année, affecté le rendement, du fait des fortes chaleurs qui ont sévi pendant cet été et qui ont fortement atténué ses capacités de nuisance”, nous dira Hocine Meziani, chef de la subdivision agricole locale.

De leur côté, les gérants des huileries s’y mettent également: nettoyage des machines, mise en place des lieux d’entreposage, etc. Cependant, si tout le monde se réjouit à l’avance de ce rendement attendu et qui, théoriquement, devrait représenter une source de revenu non négligeable, les appréhensions et craintes des paysans et des propriétaires des huileries planent toujours quant aux difficultés d’écoulement et de commercialisation de leur production, notamment quand celle-ci est abondante, comme c’est le cas des prévisions pour la présente saison.

“Certaines saisons où la production est importante, nous n’arrivons pas à vendre toutes les quantités d’huile que nous engrangeons. Celle-ci perd de sa qualité au fil de son stockage, et nous sommes des fois obligés de la céder à des prix dérisoires”, s’est plaint un oléifacteur qui précise également que cet état de fait s’impose de la même manière aux paysans.

Pourtant, une association, où sont représentés aussi bien les oléiculteurs et les oléifacteurs, est en voie de création, mais sans succès pour le moment.

“À travers cette association, nous visions la création d’une coopérative et la labellisation de ce produit qui peuvent faciliter grandement sa commercialisation”, explique M. Meziani.

L’autre difficulté à laquelle fait face la filière dans ces régions est inhérente à la qualité de l’huile obtenue qui est actuellement très en deçà des normes, notamment celle du taux d’acidité, requises au standard international.

“Cela est dû au processus de récolte, gaulage, ramassage, conservation, transport, etc., qui se fait toujours avec les moyens et méthodes traditionnels et qui altèrent la qualité du produit. Nous préconisons d’autres techniques, comme le gaulage qui se fait à l’aide d’un appareil spécial, comme c’est le cas en Espagne, en Italie, au Maroc, en Tunisie, etc., dont l’huile d’olive s’est imposée sur le marché mondial. Cet appareil, nous l’avons d’ailleurs expérimenté dans une oliveraie à Mâatkas. Nous allons aussi recommander aux oléifacteurs de remplacer les sacs de jute par des caisses spéciales qu’ils mettront à la disposition des fellahs pour le stockage et de bien choisir les lieux et les endroits d’entreposage selon certains critères, afin d’avoir un produit à même d’affronter la concurrence sur les marchés national et international”, préconise M. Meziani.

R. ACHOUR



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