Tizi Ouzou

La capitale du Djurdjura a retrouvé sa sérénité et la vie semble reprendre son cours normal après près de cinq jours de troubles et de forte tension suite aux incidents survenus en raison de l'empêchement de la marche pacifique du 20 avril, à laquelle ont appelé les anciens animateurs du Mouvement culturel berbère (MCB) et le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK). Ce dernier a appelé à une nouvelle marche pour dimanche prochain. Après les mesures entreprises suite à l'enquête diligentée par la Direction générale de la Sûreté nationale avant-hier, avec la suspension de cinq policiers à titre conservatoire en attendant les conclusions de l'enquête, suivis par la libération des manifestants, l'atmosphère s'est détendue au niveau de la ville des Genêts.Présentés hier devant un magistrat, quatorze manifestants sur la cinquantaine arrêtés lors des affrontements pour «troubles à l'ordre public» ont été placés sous contrôle judiciaire. Le jeune Meziane M., originaire du village Aït Anane, dans la commune d'Ath Zmenzer, auteur présumé qui a mis en ligne la vidéo qui met en cause des policiers brutalisant des manifestants, arrêté lui aussi au lendemain de la marche, a été relâché, hier soir, avons-nous appris, et placé sous contrôle judiciaire, ajoutent les mêmes sources. Ainsi, la ville des Genêts retrouve son calme après des jours d'angoisse et de tension qui ont failli embraser de nouveau toute la région et faire revivre le long et dramatique feuilleton du Printemps noir en 2001.A l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, les étudiants ont renoué avec les festivités en organisant une semaine culturelle, et les cours ont été gelés pour faire place aux festivités commémoratives. Le Mouvement des étudiants démocrates, tout en condamnant la répression policière contre les manifestants a appelé aussi à «la vigilance et à la prudence afin d'éviter les dérapages vers la brutalité».