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Situation explosive à Annaba



Situation explosive à Annaba
Mohamed RahmaniCes derniers temps, les protestations se sont multipliées à Annaba, aussi bien dans le chef-lieu de wilaya que dans les communes voisines, paralysant parfois des axes routiers importants sans que les autorités locales ne réagissent ou ne prennent des mesures pour rétablir l'ordre.La semaine dernière, la cité «Les Lauriers roses» a été fermée à la circulation automobile pendant 3 jours sur la double voie menant aux cités Safsaf, Sidi Achour et El Bouni.Les protestataires, jeunes et moins jeunes avaient dressé des barrages avec des troncs d'arbre, de vieux meubles, d'objets composites pour bloquer la route. «C'est le seul moyen que nous avons pour être entendus par les responsables qui refusent de nous recevoir. Nous demandons des logements, la plupart des habitants de la cité vivent entassés les uns sur les autres dans des logements insalubres, certains attendent depuis plus de 20 ans et n'ont toujours pas de logement», nous a lancé un des protestataires. La circulation bloquée, les automobilistes font de grands détours pour ne pas être pris à partie par lesmanifestants qui, à la vue de tout véhicule lancent de gros cailloux dans sa direction.Les forces de l'ordre déployées aux alentours se contentaient de détourner lacirculation sur des voies secondaires. La situation était restée telle quelle pendant 3 longues journées avant que le barrage ne soit levé, suite à une réunion qui avait regroupé les représentants des protestataires et les autorités locales.Samedi passé c'est au tour de la localité de Sidi Salem de «monter au feu», en bloquant la route le jour du marché hebdomadaire des voitures au niveau de la RN44 menant à l'aéroport. Des automobilistes, des camionneurs, des conducteurs de bus «pris au piège» dans la double voie ont rebroussé chemin en sens interdit pour emprunter le pont près de l'aéroport, revenir à la localité de Besbès et prendre une bifurcation qui débouche sur la RN16 et ainsi rentrer sur Annaba. Un automobiliste, en famille, de la wilaya de Mostaganem de passage dans la région ne connaissant pas les routes secondaire était resté bloqué pendant plus de 6 heures avant qu'un autre automobiliste n'intervienne pour lui montrer la route à suivre.À Sidi Amar , une commune située à une dizaine de kilomètres, la rue principale a été bloquée par des manifestants à quelques dizaines de mètres du siège de l'APC pour protester contre les coupures d'eau, mais aussi contre le chômage, la dégradation du cadre de vie, demander des logements...bref une longue liste de revendications.Il y a 3 jours, à Sidi Brahim, entrée ouest de la ville de Annaba, la RN44 a été fermée à la circulation par des manifestants qui exigeaient des autorités la distribution de logements mettant en vent leurs conditions de vie et la situation précaire de leurs habitations. Toute la journée les véhicules qui empruntaient cette route à haute circulation, venant de Constantine, de Skikda, de Chetaïbi, de Berrahal étaient bloqués. Là aussi les policiers postés en val détournaient la circulation sur d'autres voies.À Annaba, le poste de wali étant vacant depuis le décès à Paris de l'ancien wali, il y a plus de 4 mois, suite à une crise cardiaque, celui de chef de daïra depuis 2 ans, la situation est devenue intenable ; tous les ingrédients d'une explosion sociale sont réunis. Cependant, les autorités supérieures du pays ne s'en inquiètent guère se contentant de rassurer les populations sur l'imminence de la nomination d'un nouveau chef de l'exécutif qui prendrait en main la situation ; en attendant c'est le secrétaire général de la wilaya qui est en charge des affaires.M. R.


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