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Ouyahia assène ses vérités



Ouyahia assène ses vérités
Un retour tonitruantOuyahia considère que «l'opposition tire sa force du silence des partis au pouvoir». Son retour tend donc à repositionner ces derniers dans la scène politique nationale.Les Algériens ont renoué jeudi dernier avec la méthode Ouyahia. La conférence de presse qu'il a animée à l'issue du conseil national du RND a été un grand moment de communication politique. Le charisme de l'homme et sa maitrise de l'ensemble des thèmes qui agitent la scène nationale expliquent sa capacité à gérer au mieux sa conférence de presse, non sans démontrer son autre capacité: celle d'assumer parfaitement son rôle dans diverses phases de l'histoire du pays. C'est donc sans gêne et avec une grande assurance qu'il annonce les positions de la formation politique qu'il dirige. «On est ouvert à tout mais nous sommes contre l'atteinte à la légitimité des institutions», a mis en garde le tout frais secrétaire général du RND avant de renverser la table sur le FFS qui continue à se cramponner à sa démarche de «reconstruction du consensus national». «Le consensus est contraire à la pluralité politique. On ne peut aller vers un consensus que sur certaines questions et cela ne peut se faire que dans des périodes de crise. Il faut appendre à accepter la culture de la majorité et de l'opposition, car, en dernier ressort, c'est toujours le peuple qui décide», a-t-il argumenté. Ahmed Ouyahia a d'ailleurs saisi l'occasion pour réitérer son appel à constituer une «alliance présidentielle» pour faire barrage à l'opposition en la qualifiant au passage de «faible», arguant qu'elle «tire sa force relative du silence des partis au pouvoir».Alors que l'opposition considère que l'Algérie est en crise et qu'il faut qu'elle en sorte en toute urgence, Ouyahia, sûr de lui, relativise. En effet, selon lui, l'Algérie traverse certes une période difficile, notamment avec la baisse des prix du pétrole, mais la solution est loin d'être «la transition démocratique» ou l'organisation «d'élections législatives anticipées». «La conjoncture que traverse le pays est difficile et elle est appelée à l'être davantage si les prix du pétrole se maintiennent là où ils sont ou baissent. Il suffit que les USA, qui détiennent les plus grandes réserves au monde, révisent la loi de 1973 qui leur interdit d'exporter les hydrocarbures et que l'embargo soit levé sur l'Iran qui ne produit maintenant que 3 millions barils/jour pour que ce pays produise 12 millions barils/jour, ce sur quoi il s'est engagé, pour que les prix du pétrole baissent au marché international. De plus, la situation dans la région est très particulière. Par le passé, nos soldats étaient concentrés à Tindouf, mais maintenant, il y a beaucoup de Tindouf en Algérie et ce qui est nouveau, c'est que, dans les années 1990, les terroristes n'avaient pas d'armes sophistiquées alors qu'ils disposent aujourd'hui de vrais arsenaux de guerre», a-t-il constaté. Et de trancher: «Je ne suis pas d'accord avec l'opposition.»Tout en se défendant d'entrer en confrontation avec la Cnltd et l'Icso, il décharge une foultitude d'obus sur eux, en prêtant, sans le nommer, à Ali Benflis, de velléité de vengeance et de haine et en qualifiant les autres opposants implicitement d' «adolescents» qui «nourrissent des ambitions trop grandes pour une pays du tiers-monde». Par la suite, Ouyahia s'est fendu d'une sentence fort lyrique mais ô combien virulente à l'égard de ses adversaires: «Arrêtez de détruire, arrêtez de casser. N'essayez pas d'hériter des cimetières. Tendez à hériter des jardins.» Interrogé sur la «guerre des clans», Ahmed Ouyahia a démenti toute existence d'une «guerre de ce genre» en défendant l'un et l'autre. Il a mis en avant les grands services rendus à la République par le DRS durant la décennie noire des années 1990.Par ailleurs, il a répondu à une question sur une éventuelle intronisation du frère du président Saïd Bouteflika avec beaucoup de fermeté, d'autant plus que des rumeurs folles sur une succession dynastique enflent les chaumières d'Alger. «Nous ne sommes pas une monarchie. Le peuple algérien n'est pas monarchiste. Je ne crois pas que le président Bouteflika, qui s'est battu pour l'indépendance du pays et qui est à sa direction depuis 16 ans, ait des visions monarchistes. Saïd Bouteflika n'est pas inconnu de la scène publique. On sait qu'il ne joue pas dans cette direction», a-t-il martelé. Evoquant sa propre personne, Ouyahia n'a pas mis d'artifices dans son discours. Il s'est contenté d'annoncer sa conviction «du soldat au service de sa patrie» en revendiquant mordicus le rôle «de faiseur des sales besognes» qu'on lui assigne depuis qu'il a dirigé le gouvernement pour la première fois. En effet, il n'a pas hésité à plonger sa main dans le cambouis. Ses partisans préfèrent le qualifier de mécanicien de la République. Il intervient en cas de panne. Ce faisant, il a laissé entendre qu'«il y a des hommes qui se sacrifient physiquement pour leur pays et il y en a d'autres qui se sacrifient politiquement» pour conclure: «Je suis de ceux qui se sacrifient politiquement pour leur pays.» Enfin, il convient de relever que le come-back de Ouyahia n'est pas passé inaperçu, loin s'en faut. Il est revenu avec une proposition concrète qui a déjà eu l'aval des partenaires du RND dans le gouvernement.


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