Louisa Hanoune à Tindouf

L'unique candidate à la présidentielle du 17 avril prochain était hier à Tindouf, une région qu'elle visite pour la première fois.TindoufDe notre envoyée spéciale«J'ai décidé de me rendre dans cette ville pour constater de visu les problèmes que rencontre la population de cette région du sud. Le premier obstacle est le manque flagrant de moyens de transport qui pénalise et isole Tindouf du reste du pays», déplore la dirigeante du Parti des travailleurs qui aurait aimé organiser un débat pour écouter les doléances de la population de Tindouf. «Le contexte ne s'y prête pas pour organiser une telle manifestation, mais sachez que dans mon programme je consacre un chapitre pour la prise en charge des préoccupations spécifiques des gens du Sud», a déclaré Mme Hanoune.Qualifiant la région de Tindouf d'importante et de sensible, la candidate à la magistrature suprême tire la sonnette d'alarme. Elle se dit convaincue que cette région est convoitée par les ennemis de l'Algérie eu égard à sa situation géographique. «Tindouf, cette région frontalière, est protégée par notre armée qui fait face aux groupes terroristes qui transitent via le Mali et la Libye pour entrer en Algérie. Les Américains veulent également implanter leur base militaire dans cette région», a-t-elle affirmé.Et de préciser que le pays dirigé par Obama a installé des bases militaires dans 35 pays africains et ambitionne d'en implanter dans 50 Etats africains. «Nous devons barrer la route à l'intervention étrangère. Nous devons renforcer le front interne et nous devons mettre en place le système de péréquation dans la prochaine Constitution afin de consacrer l'égalité entre les citoyens», a expliqué la leader du PT, plaidant pour une discrimination positive. «Tindouf doit bénéficier de certains avantages, notamment la multiplication de vols vers d'autres wilayas et la réduction du prix des billets d'avion», a-t-elle lancé sous un tonnerre d'applaudissements.Face à son auditoire, elle n'a pas nié que la situation est proche de l'explosion, vu l'effervescence dans les différents secteurs. «Je soutiens les revendications de ces travailleurs et j'accuse le pouvoir d'avoir poussé au pourrissement», a affirmé Mme Hanoune qui invite dans ce sillage le corps de la police à s'organiser dans un syndicat pour défendre son droit. «Le prochain scrutin est un examen historique et décisif pour la nation», selon elle. «Une nouvelle ère où le peuple sera souverain doit être amorcée».Transition toute faite, Mme Hanoune tire à boulets rouges sur Ali Benouari, un candidat dont le dossier n'a pas été retenu par le Conseil constitutionnel et qui sollicite l'intervention étrangère lors du prochain scrutin. «Benouari, a-t-elle dit, est libre de soutenir le candidat qu'il veut, allusion faite à Ali Benflis, mais il n'a pas le droit d'appeler à une intervention étrangère.»«Vous devez participer au prochain scrutin pour empêcher Benouari et ses pairs de mettre en ?uvre leur plan de destruction de l'Algérie», a conclu Louisa Hanoune, qui s'est en outre engagée à «institutionnaliser le droit des citoyens».