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Le laboratoire de contrôle de la qualité tourne à plein régime



Le laboratoire de contrôle de la qualité tourne à plein régime
Nasser HannachiUn réflexe pour tenter d'éviter les produits contrefaits aux conséquences graves sur la santé. Le phénomène est certes mondial. En revanche, en Algérie, le consommateur paye des frais supplémentaires : ceux de ne pouvoir identifier le plus souvent le vrai du faux. Un tournevis contrefait, une perceuse ne répondant pas aux normes, un sèche-cheveux à résistances fragiles, un détendeur à gaz inapproprié, pièce détachée pour automobile, ...et des médicaments «frelatés» ! Des instruments domestiques, des outillages, des produits de traitement et d'entretien proposés à des prix parfois défiant toute concurrence. Les suites sont graves et convergentes puisque c'est la santé et la sécurité du consommateur qui sont mises en jeu. Des saisies s'amoncellent ! Il ne se passe pas une décade sans que les services ne dressent des procès verbaux et des amendes aux contrefacteurs. La direction régionale du commerce de Constantine en est consciente. Quoiqu'elle n'y renferme pas de brigade spécialisée formée à cet effet, c'est-à-dire pour scruter le moindre défaut dans les produits proposés, sur les objets contrefaits. «Notre organisme est doté de brigades multidisciplinaires qui activent sur le terrain. Se référant à des défautsd'étiquetages, en premier lieu, elles pourront détecter des irrégularités etdes infractions qui seront tranchées au niveau au laboratoire régional de contrôle de la qualité et de la répression des fraudes (Cacque)», nous dira le chargé de communication de la DCP à Constantine, M. Merrad Hakim, ajoutant que la problématique de la contrefaçon nécessite des implications pluridisciplinaires, dont le contrôle de la qualité et la répression des fraudes. «Il est aussi nécessaire de sensibiliser les consommateurs à travers des canaux d'informations dans le but de réduire les risques des appareils industriels notamment», a-t-il ajouté. Les appareils de fabrication industrielle, plus précisément électroménagers s'amassent ! Il ne se passe pas une analyse sans que le Cacque n'identifie pas des anomalies dans des échantillons anonymes qui lui sont transmis par la DCP, après que celle-ci ait confirmé des différences entre le produit original et celui imité. «En plus des analyses alimentaires, il est une section spécialisée dans le contrôledes appareils électroménagers. Et chaque analyse est sanctionnée par un bulletin, malheureusement souvent entaché d'anomalies. Ensuite c'est à la direction de prendre les dispositions qui s'imposent pour la saisie ou les amendes y afférentes. La suite à donner après le constat ne relève pas de nos prérogatives», explique le chef de service du laboratoire en question sis au plateau du Mansourah. Généralement, c'est à la demande du ministère de tutelle d'amorcer ce genre d'opérations. Pour cela, une explication : les échantillons originaux produits en Algérie ont leurs marques déposées et donc enregistrées auprès de l'Institut national algérien de la propriété industrielle (Inapi) qui reste une protection sûre de la marque commerciale à travers un code spécifique attribué au produit.Ainsi, c'est au propriétaire de dénoncer une quelconque contrefaçon apportée à la marchandise. «On ne peut pas enclencher une enquête sans disposer de paramètres et caractéristiques spécifiques au produit suspecté et sans recours introduit par une entreprise ou par un quelconque opérateur», indique notre interlocuteur à la DCP avant d'ajouter : «Cela revient à dire que les détenteurs de la propriété industrielle doivent veiller au grain àtravers leur personnel, du moins quelques agents dont la mission s'insère dans la recherche dans les espaces de ventes tous azimuts d'une éventuelle présence de copies altérées. Une fois l'infraction confirmée, la DCP se dote du produitoriginal et de celui contrefait et transmet les échantillons au laboratoire habilité à ce genre de contrôle.» Par ailleurs, la direction du commerce est saisie au-delà des frontières en cas de présence sur le marché national d'un échantillon façonné sans normes. À titre d'exemple, par le passé, les laboratoires de cosmétique et produits de beauté d'une marque connue avaient dressé une liste de leur gamme vendue en Algérie avec une copie originale sur support magnétique. «Cela ne veut pas dire que cet éventail est produit en Algérie. Néanmoins, il existe une contrefaçon' importée par des opérateurs», explique notre même source. Actuellement une substance, dont la nature n'a pas été identifiée pour ne pas brouiller l'enquête, serait sur la table du Cacque. La conscience des opérateurs et la vigilance aux frontières restent le seul atout pour préserver la santé du consommateur et par ricochet l'économie qui demeure en effusion informelle, sanctionnant les rentes fiscales. «Il faudra aux fabricants un enregistrement de leur marque pour suivre au plus près leurs produits. Sans cela, il y aura toujours des pertes et la contrefaçon en roue libre», estime un cadre à la DCP, appelant à une action toute simple : verrouiller la contrefaçon aux frontières grâce aux services douaniers et multiplier les campagnes de sensibilisations auprès des consommateurs pour éradiquer ce jargon de «Taiwan», renforcé par la contrefaçon «chinoise».N. H.


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