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Le gaz de toutes les discordes



Le gaz de toutes les discordes
Les protestations relatives à l'opération d'alimentation en gaz de ville de la wilaya de Bejaia, d'abord verbales, ont cédé la place à des actions plus énergiques, en bloquant la circulation routière sur les principaux axes puis en organisant une « descente » sur le chantier de Cosider. La population de la daïra de Chemini, qui fait le plus parler d'elle, se radicalise davantage et menace non seulement de venir manifester en force ce dimanche à Bejaïa, mais également de procéder à partir du mercredi 19 novembre à la « fermeture non stop » de la RN26, de la RN12 et des autres axes routiers, si leur revendication n'est pas satisfaite, selon la teneur de leur communiqué dont a fait part le wali de Bejaïa, Hamou Ahmed Touhami, aux journalistes, lors d'une conférence de presse tenue mercredi dernier au siège de la wilaya. Le wali, devant l'intensification du phénomène du blocage de la circulation routière pour des raisons qui peuvent parfois être incongrues, s'interroge s'il n'y a pas « une main occulte » qui veut brouiller la situation à Bejaïa, soulignant le découragement qui gagne les entrepreneurs de la région face aux difficultés que provoque cette forme de protestation qui met également à mal l'approvisionnement des populations, notamment en produits énergétiques. La revendication de la population de Chemini est simple à formuler : le gaz tout de suite, c'est-à- dire, une fois rassurée d'être comprise dans le programme, être servie parmi les premiers, alors que les quatre communes concernées sont inscrites à l'actif de la troisième tranche. Chose que le wali, le directeur de l'énergie et des mines, Omar Sebaa, et le directeur de la SDE, Ahmed Draï, qualifient unanimement d'impossible car, avant de pouvoir raccorder les foyers, il faudrait d'abord réaliser le réseau de transport. Les entreprises capables de prendre en charge ce genre de travaux ne courent pas les rues, soutiennent-ils, alors même que celles qui se sont engagées sur le terrain font face au problème des oppositions, qui ralentit quand il ne bloque pas complètement le chantier. A l'heure qu'il est, le rythme de réalisation est de 2 km par jour quand il faut en achever le double pour rester dans les temps impartis. Pis, le risque est grand de provoquer leur retrait, ce qui ramènerait tout le processus à ses débuts. Il faut savoir que le programme en question devait être réalisé durant le quinquennat 2010-2014 mais, comme l'expliquait Omar Sebaa, la procédure a tellement pris de retard qu'il s'en est trouvé décalé dans le temps, sans compter que l'enveloppe allouée, 8 890 millions de DA, et les objectifs initiaux en termes de branchements se retrouvent également dépassés. Le directeur de la SDE, Ahmed Draï, révèle également que le gazoduc actuel est totalement obsolète et que s'il n'est pas rapidement réhabilité, même la ville de Bejaia n'est pas à l'abri d'une coupure de l'alimentation en gaz. Pour rappel, la wilaya de Bejaïa se classe bonne dernière en matière de taux de pénétration du gaz naturel, avec à peine 40 %, alors qu'il flirte avec les 90 % au niveau national.


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