Algérie - A la une

L'engrenage
Constat ? La violence nourrie par une curieuse haine entre les deux communautés, a pris des proportions inquiétantes aux conséquences indélébiles.Aussi étonnant que cela puisse paraître, toutes les mesures prises par les autorités pour faire revenir le calme dans cette région n'ont fait qu'ouvrir davantage la plaie sans aucun résultat probant. Epuisée par tant de violence et coincée dans un engrenage de tension explosive, la vallée du M'zab subit le cauchemar et la facture des dégâts se chiffre à des milliards de dinars. Toutes tendances confondues, les habitants de Ghardaïa, consternés, sont, malgré eux, impliqués dans la recherche d'une solution pour sauver ce qui a échappé au pillage, aux incendies de commerces, d' habitations et autres jardins et parcelles en construction.Les acteurs influents des deux côtés, notables et pouvoir, se rejettent la balle pour justifier leur incapacité à venir à bout d'une tragédie qui a trop longtemps duré et qui remet en cause une autorité dépassée par le cours de l'histoire. D'autres animateurs de la société civile se placent comme alternative à ces structures ancestrales et s'imposent dans le débat public en défendant haut et fort cette minorité ethnique et religieuse. Leur courage et leur engagement auraient ainsi été assimilés à une complicité qui fait d'eux, involontairement, des acteurs actifs dans ce marasme social. Pourtant, leur aide conjuguée aux efforts des autorités, n'aurait été que bénéfique pour cette région en quête d'une paix durable. Nombreux sont les Mozabites qui se reconnaissent dans ce profil pour avoir défendu telle ou telle communauté au détriment d'une autre.Le pourrissement entretenu par certains cercles semble résister même à la forte présence des services de sécurité dépêchés sur les lieux au lendemain des premières émeutes qui remontent à la fin de l'année dernière. Les incidents semblaient avoir été réglés dans un premier temps avec l'intervention des unités antiémeutes de la police, appuyées par des brigades de la gendarmerie avant que de nouvelles échauffourées récurrentes n'éclatent, sans raison apparente, à la mi-janvier et en février derniers.Pour ne pas raviver la flamme et éviter d'aggraver une situation incontrôlable, les pouvoirs publics, de leur côté, refusent d'identifier ouvertement les coupables et encore moins de condamner la gestion désastreuse de ces événements par les autorités locales. Parallèlement, dans les salons de tous bords, on continue à spéculer sur l'origine du conflit. Qu'il soit ethnique ou religieux, l'urgence aujourd'hui, est de trouver une solution définitive et durable à travers l'implication des représentants des sept cités pour un débat franc sans équivoque. Enfin, un débat qui saura dépasser tous les calculs indélicats de cette «guerre silencieuse» pour une stabilité durable et non «précaire».


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