Jazz Nomade

Les amoureux du groupe Jazz Nomade ne devront pas rater le spectacle qu'organise, jeudi à 18h30, l'Institut Français d'Annaba, animé par la chanteuse pluridisciplinaire Mam Sika. Sur scène, son groupe, composé de quatre «têtes chercheuses», a inventé un jazz nomade envoûtant, entraînant ses fans dans les méandres de la vie.Outre Sika Gblondoumé la chanteuse, un électron libre vocal, il y a Thierry Fournel guitariste voyageur, oudiste et joueur de N'goni, Hugues Vincent, violoncelliste et improvisateur fou et Cyril Blanc, percussionniste au set latino-afro-oriental. «Dès leur plus tendre enfance, ils furent bercés par un brouhaha «meltingpotique» et éclectique.Des compositions mêlant parfois des rythmes d'Afrique de l'Ouest avec des métriques impaires issues des Balkans convertis en mode éthiopien... avec des créations improbables venues d'un folklore imaginaire, sans nationalité», tel qu'ils sont présentés par les organisateurs. Les paroles des chansons sont rédigées en français, mêlées au «kenova», une locution inventée revisitant le Fon, la langue béninoise.Sa force réside dans chaque mot qui demeure intraduisible puisqu'il définit un ensemble d'images, un champ sémantique qui cherche à dire l'indicible, faire exister ces moments où les mots s'échappent, trahissent et échouent. Chaque mot doit faire corps avec sa sonorité, être en lui même une émotion brute, une incarnation de l'imaginaire.Juste ça, la voix abrupte et nue. Une langue du rêve, une fuite poétique, une sensation à écouter sans modération. Originaire de la région parisienne, Sika est l'exemple à suivre d'une chanteuse autodidacte. Elle s'est forgée en puisant dans les forces que recèle son esprit et son imaginaire. D'une chanteuse où sa voix résonne dans son groupe de jazz nomade, elle a enrichi par l'improvisation ses aptitudes artistiques pour devenir conteuse. Un spectacle à ne pas rater.