« Même s'il y a fraude, je ne me retirerai pas »

Bien qu'il soit convaincu que l'élection présidentielle du 17 avril ne sera pas transparente, le candidat du Front national algérien (FNA) ne compte pas se retirer de la bataille électorale. Dans un meeting organisé hier à la salle omnisports Mustapha-Tchaker de Blida, le dernier dans le cadre de sa campagne, Moussa Touati a réitéré son engagement à aller jusqu'au bout du processus en tant que force d'opposition. « Même si l'élection n'est pas honnête, le FNA et ses partisans seront au rendez-vous pour faire face à un pouvoir rejeté par le peuple », a-t-il précisé. De ce fait, il a proposé encore une fois la désobéissance civile comme option pour contrecarrer la fraude ou alors un vote en masse. Dans les deux cas, selon lui, les citoyens imposeront leur mot. « C'est ainsi que le peuple pourra recouvrer sa souveraineté et édifier un Etat de droit, démocratique et juste », a-t-il estimé. Selon lui, tôt ou tard, la souveraineté reviendra au peuple. Ce n'est qu'une question de temps », relève-t-il. Il revient dans son discours sur les agissements de certains candidats qui, profitant des conditions difficiles de citoyens, ont « acheté » ces derniers pour assister à leurs meetings. Ces mêmes personnes, selon lui, qui veulent maintenir le pouvoir en place pour gracier les « voleurs » de la nation. Touati, qui se dit représenter les catégories démunies, évoque sa vision quant au développement du pays qui dépend des ressources humaines. « Investir dans les ressources humaines au lieu de se limiter au pétrole. Les compétences sont renouvelables alors que le pétrole est amené à s'épuiser », rappelle-t-il. Il se dit aussi partisan de la cohésion familiale et sociale, faisant part encore une fois de son opposition au projet de loi relatif à l'indemnisation de la femme divorcée en charge des enfants. « Le FNA ambitionne de mettre en place une charte nationale, une référence pour toutes les politiques institutionnelles. Tous les Algériens doivent prendre part à l'élaboration de cette charte qui consacrera la souveraineté du peuple et permettra aux citoyens d'exprimer librement leurs choix », affirme-t-il. Par ailleurs, le candidat a fait part de son opposition à la proposition d'une étape de transition post-électorale. Selon lui, cette option est défendue par les tenants du statu quo. « Ce n'est pas le moment pour une transition. Cela servira plus les intérêts de la minorité qui s'enrichit sur le dos du peuple », soupçonne-t-il.