Algérie - Revue de Presse

Union Europeenne: Impasse politique annoncee ?


La rentrée sociale et politique de l'UE s'annonce chaude. Les divergences entre les Etats membres sur la gouvernance économique et la sortie de crise se radicalisent de plus en plus. Les opinions publiques, elles, affichent un réel pessimisme dans le projet européen.

Le 16 septembre, le «Groupe de travail sur la gouvernance économique» mis en place lors du Sommet de juin 2010, livrera ses premières conclusions sur les efforts des 27 Etats membres de l'Union pour son vaste chantier des réformes économiques entreprises au lendemain de la crise financière internationale de 2008-09, et intensifiées particulièrement lors de la précipitation de la crise grecque début 2010.

Autrement dit, chaque Etat de l'UE «écoutera», avant de présenter son bilan, les constats et remarques du «Groupe de travail» présidé par le président du Conseil de l'UE, M. Herman Van Rompuy. La rencontre au Sommet du 16 septembre est capitale pour l'économie européenne, et singulièrement pour celle des 16 pays de la zone euro. Car, rappelons que c'est suite à l'explosion de la dette grecque en décembre 2009, que les ministres des Finances de l'UE ont, après bien de tergiversations, consenti en mai 2010, à mettre en place un mécanisme de sauvetage d'un montant de 750 milliards d'euros, dont 250 provenant du FMI, pour à la fois sauver l'économie grecque et éviter un effondrement de l'euro. Le Sommet du 16 septembre pourrait ressembler à une simple étape d'évaluation des efforts des Etats de l'UE, n'était-ce l'apparition depuis, de divergences au sein de l'UE sur la manière de conduire les réformes. A ce titre, la dernière «sortie» de la Slovaquie sur ce sujet n'est pas des moindres. En effet, la Slovaquie a annoncé, la semaine dernière, son refus de participer au fonds commun de l'Union de soutien financier à la Grèce, du moins dans les conditions édictées par Bruxelles.

La décision slovaque faite le 25 août à l'issue d'une réunion entre le Premier ministre slovaque et la chancelière allemande, Angela Merkel, a été l'occasion pour sept autres pays de l'ex-Europe de l'Est ainsi que la Suède, d'appeler la Commission européenne et le Conseil européen à modifier (annuler ?) les critères du Pacte de stabilité et de croissance qui régissent la discipline budgétaire dans la zone euro. Il s'agit en plus de la Slovaquie, de la Tchéquie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, la Pologne, la Bulgarie et la Suède. La demande de ces pays a rencontré un ferme refus de l'Allemagne qui, au contraire, souhaite aggraver les sanctions contre les pays qui failleront aux exigences du fameux pacte de stabilité (moins de 3 % de déficit et moins de 60 % d'endettement publics).

Les pays adeptes d'une application souple et moins rigide des critères de convergence économique évoquent la difficulté des réformes structurelles (retraites, emploi…) et leur impact sur l'équilibre budgétaire sur le moyen terme. Ils estiment qu'une telle option plombera la relance économique et la consommation des ménages. C'est tout le contraire de ce que soutient l'Allemagne et à une moindre mesure la France. La discorde au sein de l'UE sur les stratégies de sortie de la crise et la politique des «clans» au sein de l'Union commencent à se faire ressentir dans les opinions publiques européennes. C'est ainsi qu'un sondage européen (Eurobaromètre) effectué la semaine dernière fait ressortir que 42 % seulement des Européens déclarent croire en l'Union européenne, soit une chute de six points sur les six derniers mois.

Par ailleurs, 55 % estiment que les pires effets de la crise économique sont à venir (et ils ont raison). Ce pessimisme des Européens contraste avec leur adhésion (71 %) à des réformes structurelles qui sauveront les générations futures.

 Pour toutes ces raisons, la rentrée sociale et politique de l'UE ne se présente pas sous de bon augure. Si les opinions sont ce qu'elles sont, soit versatiles en situation de crise, la situation est autre entre les dirigeants politiques, notamment à l'approche d'élections nationales, comme ce sera le cas pour nombre de pays de l'UE en 2011 – 12. Nul doute que les batailles seront rudes au sein des institutions européennes dès ce mois de septembre.




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