Algérie - 01- Généralités

UNE VILLE, UNE HISTOIRE : Boukadir, de Vagal à Charon



La ville de Boukadir, appelée anciennement Charon pendant la colonisation française, est une commune de la wilaya de Chlef , située à 20 km à l'ouest de Chlef sur la route d'Oran. Elle est située dans la plaine de l’ouest de la wilaya de Chlef.


La ville tire son nom d’un mot d’origine arabe ‘’Boukadir’’, un toponyme à la signification diversement interprétée. Il serait selon certains chercheurs, la transcription altérée par l’usage populaire de l’anthroponyme arabe ‘’ Abd al Kader’’ : en effet le nom a perdu le déterminatif ‘’abd’’, laissant le second composant sous forme de nom simple ‘’Abd al Kadar’’ qui signifie : ‘’adorateur du Tout Puissant’’ est devenu : Kader ,Kadir ou Kader et Kadir a été associé plus tard à l’attributif Bou ; et devient : ‘’Bou-Kader’’ nom attribué à un ancien oued qui traversait autrefois le village et qui été dévié par un canal souterrain et dont le bassin versant se situe au pied du mausolée marabout Sidi Abdel Kader. Une autre version attribue le toponyme à :’’Bou-ghedir’’, qui vient du nom d’un cours d’eau saisonnier qui arrosait jadis le village. Bou : attributif, Ghedir veut dire : boue ; Bou Ghedir : qui signifie donc :’’ eaux boueuses’’. La localité Boukadir est l'ancienne cité antique romaine de Vagal dont les vestiges sont toujours présents. Anciennement Bou-Kader avant la colonisation, la localité est nommée Charon en 1896 et fait partie du département d'Alger puis du département d’Orléansville. L’histoire du village de Bou-Kadir remonte jusqu’à la nuit des plus reculés ; son ancienneté fut marquée dés la préhistoire, par un peuplement d’origine berbère à la hauteur de ses montagnes ; les grottes et les sépultures anciennes de différentes dimensions attentent bel en bien d’une présence néolithique, l’une d’elle analogues à celle de Retaimia prés de Oued Rhiou. Au cours des guerres puniques en 219 av .J-C, la région entière devint une terre de passage où se mêlent les influences des grands royaumes berbères et finit par se rallier aux masaesyles, subissant de temps à autre les incursions des massyles et ce jusqu’à l’unification de la Numidie par le grand aguellid Massinissa en 202 av. J-C. Beaucoup plus tard, la région fut solidement occupée par les romains, qui y fondèrent une colonie militaire sous le nom ethnique de «vagal» , à partir de 40 après J.C, date marquant la division de l’Afrique du Nord en deux régions administratives, le territoire de Vagal devint frontière au Limes qui défendait la Mauritanie Césarienne, auquel appartenait des royaumes berbères du Sud encore dissidents. Aujourd’hui ses ruines sont à la place de Bokat-el-Aouana prés de Bou- kaabane Sidi Ben Thiour à 5 km au Nord de Boukadir. Durant les ‘’ foutouhates’’ (civilisation islamique), la région fut investie entre 675 et 682 après J-C. (53-62 de l’hégire) sous le commandement du chef militaire ‘’Abou El Mouhajir Abou Dinar’’ de la tribu des Ziride, puis une sécession de dynasties musulmanes, Omeyades, Rustumides, Almohades et enfin Zianides après l’effondrement du dernier royaume musulman de Grande en 1492, Dés le début du seizième siècle, en successivement Mazouna puis Mascara en 1701. Au temps de l’émir Abdelkader vers 1843, la région fut le théâtre de dures batailles entre l’armée française et les tribus de la région. Quatre ans plus tard, les deux grandes tribus berbères ; les Sbéah et les Flitta optent pour un fort soutien au profit de l’émir Abdelkader contre les troupes de l’occupation. Quand la région fut sous l’emprise du régime colonial, ce dernier créa en 1875 une commune sous le nom de «Oued Bou-Kader» sur des terres prélevées sur les douars communes Zeboudjet-el-Ouast et Taflout formant ainsi l’ancienne tribu des Sbéah du sud à 22 km à l’Ouest d’Orléans ville (chlef) .En 1896, la localité est rebaptisée Charon en mémoire du général Viala Charon Gouverneur Général de l’Algérie entre (1848/1850) dont le nom atteste l’influence du second empire à l’instar des autres communes et villages qui reçoivent à l’époque des noms puisés dans les souvenirs historiques rappelant ainsi les vicissitudes de la politique coloniale. Au cours des années 1956 et 1958 la guerre de libération nationale atteignit son paroxysme, la région montra une farouche résistance, lourdement menée au profond massif montagneux de Karoun par ses valeureux martyrs dont le nombre avait atteint plus 629 martyrs. Après l’indépendance, le village prit le nom de Boukadir, une ville si prospère avec son marché de renommée nationale.
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