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Une solution pour valoriser le gisement de phosphate dormant de Djebel Onk



Le bassin de Djebel Onk (Tébessa) renferme des quantités de phosphate, estimées à près de 3 milliards de tonnes, qui sont peu exploitées en raison du problème du transport. Un ancien cadre de la Sonarem, Larbi Mennasel, estime que le transport par canalisation est la solution et représente un avantage certain pour l'exploitation «intelligente» du phosphate de Djebel Onk.
Acheminer les phosphates de l'important gisement dont dispose l'Algérie à Djebel Onk (wilaya de Tébessa) vers Annaba via El Kouif par canalisation est le rêve de Larbi Menassel qu'il espère voir se réaliser.
Parfait connaisseur de la région et du domaine il a été dans sa jeunesse directeur de l'ingénierie à la Société Nationale de la Recherche et de la Géologie Minières (SONAREM), Larbi Mennassel a rassemblé toutes les données pouvant donner corps à ce projet.
Ce qu'il souhaite est la réalisation «d'une étude de faisabilité» pour ce grand projet industriel dont il a réuni les éléments. «C'est une aberration économique de continuer à exploiter le gisement phosphatier de Djebel Onk au rythme actuel» dit-il avec une pointe d'exaspération. Djebel Onk est l'un des plus importants gisements de phosphate du bassin minier de l'Est algérien avec 2.8 milliards de tonnes de phosphates. La couche minéralisée dépasse les 30 mètres exploitable à moins de 50 centimètres de la surface de la croute terrestre.
UNE MINE A CIEL OUVERT
«C'est une mine à ciel ouvert», résume Ahmed Amrani, un autre natif d'El Kouif et fervent défenseur du projet. Les pouvoirs publics font de «l'optimisation de l'exploitation des ressources en phosphate» l'un des objectifs majeurs du secteur minier mais le phosphate est peu exploité avec une production annuelle inférieure à 2 millions de tonnes. «Au rythme actuel, l'exploitation du gisement de Djebel Onk tiendra mille ans», fait-il remarquer. L'Algérie entend valoriser d'ici 2020 ses ressources en phosphate qui ne sont pas négligeables et peuvent lui assurer des rentrées en devises allant jusqu'à 10 milliards de dollars. Le potentiel existe et la demande est tirée à la hausse par les pays émergents. Jusque-là, le plus grand et plus sérieux handicap à l'exploitation de la ressource est le transport. Cela est soluble, affirme Larbi Mennassel, par le transport de la pulpe de phosphate et des dérivés phosphatés par canalisation.
La ligne minière allant de Djebel Onk vers Annaba (principale installation portuaire recevant les minerais du bassin minier de l'Est algérien) est limitée. Et le dernier déraillement de sept wagons d'acides phosphoriques, entrainant, en plus de la perte de la marchandise, la fermeture de la ligne minière et la réparation des wagons endommagés, hante encore les souvenir. «Il seraitbeaucoup judicieux de penser au transport par canalisation via l'agglomération d'El Kouif», renchérit Ahmed Amrani.
UNE ETUDE DE FAISABILITE QUI NE SE FAIT TOUJOURS PAS !
Larbi Menassel qui connait parfaitement le bassin phosphatier de la région de Tébessa que tous les paramètres technico-économiques favorables à la réalisation d'un «très grand projet industriel» sont réunis : une voie ferrée Djebel Onk-El Kouif et El Kouif-Annaba, une dénivellation très importante de près de 1200 mètres au-dessus du niveau de la mer et des infrastructures sociales et industrielles relativement importantes. La canalisation devra longer le long du tracé de la route nationale 82, peu fréquentée idéale la réalisation des travaux en toute quiétude, sur une distance de 204 km. Cette canalisation présente un avantage économique et environnemental indéniable : elle sera enfouie à moins de 60 centimètres.«Les Marocains l'ont fait. Pourquoi pas nous», relève l'ancien directeur de l'ingénierie à la Sonarem. En effet, le Maroc réalise actuellement un pipeline de 224 km à Khouribga, le plus grand gisement de phosphate du monde, pour transporter plus de 38 millions de tonnes par an. Cette capacité est possible à atteindre pour le gisement de Djebel Onk en optant pour le transport par canalisation. L'étude de faisabilité demandée par Larbi Menassel pour ce projet - relayée par un député de la région de Tébessa qui a saisi par écrit le ministre de l'énergie et des mines Youcef Yousfi - a essuyé un refus «incompréhensible» de la part du PDG de Ferphos. Larbi Menassel souhaite que le groupe Manadjim El Djazair (MANAL) fasse cette étude «pour le bien de la région».
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