Algérie - Biodiversité

Une nouvelle espèce fait son apparition en Algérie: L’hermine


Une nouvelle espèce fait son apparition en Algérie: L’hermine


Une proche cousine de la belette, l’hermine, qui n’est pas un animal africain, a été aperçue, filmée et photographiée près de Bordj Bou Arréridj et dans le Djurdjura

Il y aura bientôt deux ans, un naturaliste passionné en vadrouille, très présent sur Facebook, Mourad Harzalallah fait une découverte dans la forêt de Ouled Brahem à Ras El Oued (Bordj Bou Arreridj). Puis dans le Djurdjura, un autre passionné de photo publie aussi ses tableaux de chasse sur Facebook. Des photos sur lesquelles on arrive à voir suffisamment le bout noir de la queue qui est un des signes de reconnaissance indiscutable de l’hermine.

Depuis, il a fallu du temps pour confirmer la découverte de l’hermine par deux scientifiques hollandais (Kless) et belge (Libois). Et ce n’est pas fini car il faudra encore capturer un individu pour une comparaison de son ADN avec celle de l’hermine européenne (voir ci-contre l’interview de Koenraad De Smet).

L’aire géographique de répartition de l’hermine est vaste puisqu’elle englobe l’Europe et l’Amérique du Nord. Elle pullule aussi en Nouvelle-Zélande, où elle a été introduite au XIXe siècle pour chasser les souris, apportées par les bateaux des colons du XVIIe siècle, qui infestaient l’île et décimaient sa faune originelle. En Europe et en Amérique du Nord, l’hermine a failli disparaître à cause de sa fourrure très recherchée.

Une introduction ?

L’hermine n’est pas connue en Afrique du Nord, contrairement à sa cousine la belette, qui lui ressemble beaucoup mais a un pelage plus foncé. La belette (Mustela nivalis), l’un des 109 mammifères connus en Algérie, est protégée par la loi, ce qui signifie qu’elle est en danger. Mais elle est bien présente sous nos latitudes. Elle est cependant mal connue si on considère le peu d’intérêt que lui accordent les chercheurs.

Il est vrai que la belette est difficile à observer, mais les techniques sur ce point ont considérablement progressé. L’hermine observée près de Bordj Bou Arreridj – qu’on suppose être une femelle avec des petits puisqu’elle avait dans ses mâchoires un mulot ou rat des champs qu’elle emportait très probablement vers son terrier – et celle photographiée dans le Djurdjura posent un certain nombre de questions.

D’où viennent-elles et comment expliquer qu’elles n’ont jamais été observées auparavant ?

Des questions que nous avons posées à Koenraad De Smet, éminent spécialiste de la faune algérienne, connu pour les nombreuses années qu’’il a passé en Algérie, de 1970 à 2000, en tant que professeur à l’Institut national d’agronomie d’El Harrach (voir l’interview ci-contre).

Il nous a confié qu’a priori, il semble que génétiquement, les belettes nord-africaines sont plus proches des belettes du Proche-Orient que de celles de l’Europe, du sud de la France, par exemple. On se demande donc, si la belette n’est pas une introduction de l’homme en Afrique du Nord à partir de la Turquie. Il y a des introductions de ce genre faites par l’homme, autour de la Méditerranée, qui sont aujourd’hui bien connues, comme la genette et la mangouste qui sont africaines à l’origine.

Slim Sadki
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