Algérie - A la une

Une commune qui manque de tout



À l'instar de beaucoup de communes rurales, El-M'hir est restée très pauvre et n'a pas bénéficié jusqu'ici de grands projets structurants, surtout dans le domaine des infrastructures routières, sanitaires et aménagement urbain. Située sur la RN5 reliant Bordj Bou-Arréridj à Alger, avec ses villages, elle continue de lutter pour sortir de l'enclavement.L'avènement de ce grand changement dans certaines localités nécessite une volonté politique, et malheureusement à El-M'hir les anciennes équipes dirigeantes ainsi que les élus locaux n'en avaient pas. Malgré les tentatives et la volonté du P/APC actuel, l'instabilité de l'assemblée communale et les problèmes cumulés depuis des années persistent. C'est cela qui justifie quelque peu le statu quo noté dans cette localité. Cette situation augmente ainsi le fléau du chômage qui lamine la jeunesse de la localité.
"Le chômage dans notre commune est le plus élevé de la wilaya", dira un élu de la région. "La majorité de nos enfants, diplômés ou pas, reste sans emploi. Il n'y a ni usine ni commerce. Avec l'autoroute, nos commerce activent juste le jour du marché hebdomadaire", ajoute notre interlocuteur, tout en rappelant que les quelques chanceux trouvent un emploi en dehors de la commune et de la wilaya. "Les jeunes de la commune veulent tous quitter le pays", tient à ajouter un parent.
Dans cette bourgade, tous les autres secteurs (aménagement urbain, électricité, santé, jeunesse) sont restés dans la même situation depuis des années. Les jeunes de la région rappellent le problème du manque d'infrastructures culturelles dans la commune, manque induit par un abandon par le secteur de la culture.
Des années après et malgré des dépenses faramineuses consenties par l'Etat pour ce secteur, les vrais problèmes ne sont pas près de connaître des solutions, les infrastructures ne figurant pas encore dans les chapitres des réalisations.
Cette situation s'applique particulièrement à l'apprentissage et à la formation artistique qui restent inaccessibles à la majorité des enfants et à tous ces jeunes qui aspirent à faire du théâtre, à jouer de la guitare ou à pratiquer toutes sortes d'activités culturelles et artistiques.
"Nous sommes obligés de travailler dans des garages privés ou chez soi par manque d'infrastructures culturelles", dira un jeune peintre. "Nous n'avons aucune aide. On travaille avec peu de moyens et avec nos propres moyens", ajoute-t-il.
Le foncier reste encore le domaine où il y a beaucoup plus de questions nébuleuses. Pour rappel, la commune d'El-M'hir est très bien située aujourd'hui, ce qui explique l'affluence de nouveaux arrivants à cette commune pour diverses raisons.
Outre l'existence de l'autoroute Est-Ouest, la RN5, la voie ferrée et la proximité avec M'sila, Béjaïa, Bouira et le chef-lieu de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj attirent investisseurs et simples individus à la recherche d'un titre foncier. Mais la commune est entourée de terrains domaniaux et forestiers.
En plus, durant les années précédentes, toutes les poches ont été bradées. Les habitants et les visiteurs d'El-M'hir remarquent que la ville se retrouve à la moindre ondée enlisée dans la gadoue. En effet, lors de notre passage sur les lieux, plusieurs quartiers, même les abords de la RN5, se sont métamorphosés en de vastes marécages.
Cette situation est aggravée par le fait que la plupart des avaloirs et canalisations de la ville sont en piteux état et obstrués. L'autre problème soulevé par la population est celui des deux oueds qui traversent la ville de bout en bout et qui causent beaucoup de dégâts en hiver et en été.

Chabane BOUARISSA
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