Algérie - A la une

Une commission d'enquête dépêchée à Tamanrasset



Le renvoi d'une écolière, sous prétexte qu'elle est atteinte d'autisme, a révélé au grand jour les autres dysfonctionnements du secteur de l'éducation dans la wilaya de Tamanrasset.C'est un véritable pavé dans la mare que vient de jeter le président de l'association des parents d'élèves de l'école primaire Bachir-Ibrahimi de la cité Assoro. En présence des membres de la commission d'enquête dépêchée récemment par le ministère de l'Education pour s'enquérir des problèmes scolaires dans lesquels se morfondent les écoliers de cette wilaya du grand Sud, le président de ladite association, Ahmed Belouafi, a eu l'occasion de brosser un tableau peu reluisant des conditions de scolarisation dans ce primaire qui obéit vraisemblablement à une réglementation autre que celle fixée par le ministère de tutelle. Pour mieux étayer ses propos, M. Belouafi s'est contenté de citer l'exemple de sa fille, Faryel, qui aura passé cinq ans d'études dans cet établissement avant qu'elle ne soit exclue pour des raisons qui risquent d'éclabousser la directrice du primaire en question et l'enseignant qui, tenez-vous bien, aurait accordé des notes de complaisance pour ne pas dire fictives à cette élève qui n'a jamais passé de compositions écrites, pour la simple raison qu'elle est atteinte d'autisme. Le père de Faryel se demande comment on a fait pour conclure à ce constat, puisque la fillette n'a pas été soumise à un examen psychologique ni autres consultations en mesure de détecter un quelconque comportement stéréotypé et préservatif chez elle. Le plus grave dans cette affaire qui s'apparente à un scandale de taille, c'est que le dossier de l'élève en question a complètement disparu des rayons de l'administration. "L'enseignante nous doit des explications sur cette affaire pour comprendre sur quelle base ma fille était notée pendant toutes ces années, car les notes de passage qui lui ont été attribuées ne reposaient sur aucune évaluation pédagogique. Ne restez pas pantois si l'on vous dit que ma fille n'avait pas de cahier d'examen, ni de celui de classe justifiant ses passages de la 1re jusqu'à la 4e année primaire", dénonce M. Belouafi, non sans signaler, document à l'appui, les cas de maltraitance et de violence dont son enfant était victime. Notre interlocuteur a également parlé de la violation de la loi obligeant l'enseignement et la scolarisation des enfants âgés de 6 à 16 ans dans cet établissement, où l'on a pris la décision d'exclure une élève sans qu'il y ait de compte rendu psychologique ni de bilan orthophonique devant conforter ce choix. Une demande d'enquête a été adressée à la directrice de l'éducation de wilaya, a affirmé le président de l'association des parents d'élèves aux membres de la commission qui se sont engagés à réétudier sérieusement ce problème pour connaître les tenants et aboutissants de l'affaire. Toutefois, il faut dire que l'affaire de Faryel n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan, puisque des problèmes similaires sont tellement courants que l'on a fini par s'en accommoder à Tamanrasset. Nul besoin de parler du problème relatif à la surcharge des classes, ou encore de celui des directeurs d'écoles primaires poussés jusqu'à faire le gardiennage en l'absence d'agents de sécurité, comme c'est le cas, pour ne citer que cet exemple de l'école d'Elwiam, Mohamed Ahmed-Louadj, laquelle fonctionne sans gardien depuis bientôt deux ans.

RABAH KARÈCHE
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)