Algérie - A la une

Une chaîne marocaine déterre la malédiction oranaise



Il est des défaites qu'on n'oublie pas. Surtout lorsqu'il s'agit d'une finale continentale. Et qui plus est face à un voisin que moins de 700 km séparent dans une Afrique vaste comme le ciel. Le souvenir douloureux de ce Raja Casablanca-Mouloudia d'Oran de 1989 a ressurgi violemment dans la cité des deux lions en cette soirée de lundi à travers la rediffusion dudit combat de chefs sur la troisième chaîne satellitaire marocaine, dédiée aux sports, Arryadia. Paradoxalement, cette rediffusion avait suscité chez les Oranais deux sentiments mitigés. L'un avant, l'autre pendant et après, comme constaté dans le torrent de commentaires qui a déferlé sur les réseaux sociaux à ce propos. Mais la fierté d'avoir été "bien avant les autres" sur le toit de l'Afrique a vite laissé place aux regrets éternels de n'avoir pas su toucher l'étoile.Durant cette inoubliable campagne africaine, le Mouloudia d'Oran, qui possédait l'une des plus belles équipes de l'histoire du football algérien avec un onze composé de Berkane-Krachaï, Foussi, Lebbah, Ouanès, Benhalima, Chérif El-Ouazzani, Mechri, Sebbah, Maroc, Belloumi et Meziane, avait bénéficié du forfait de l'Ittihad Tripoli (Libye) en 16es de finale, avant de sortir l'Espérance de Tunis en 8es de finale (2-3/3-1), après un match homérique au stade Bouakeul, puis Al-Mourada du Soudan (4-0/0-1) en quarts de finale. En demi-finale, les coéquipiers de l'étincelant Sebbah avaient piétiné les Nkana Red Devils de l'ex-Zaïre (0-1/5-2), avant de tomber, en finale aller, le 3 décembre 1989 chez le Raja Casablanca, bien aidé par l'arbitre sénégalais Badara Sène et le terrain détrempé du complexe olympique Mohamed-V. Or, à l'issue du coup de sifflet final dudit referee de funeste mémoire, les joueurs mouloudéens et leurs entraîneurs, les regrettés Amar Rouaï et Abdelkader Maâtallah, jubilaient et se donnaient l'accolade, confiants et doublement certains de ne faire qu'une bouchée de ce Raja au retour à Oran, comme ils l'avaient fait aux tours précédents avec tous les adversaires qui sont venus à Bouakeul et qui y ont pris au moins trois buts. Or, sur décision du wali de l'époque, Abdelmalek Sellal (déjà !), ce match retour s'est joué (le 15 décembre) au stade Zabana et non à Bouakeul, théâtre des tours précédents.
La triste suite, à savoir l'immense fête à El-Hamri avant le sacre annoncé et attendu tant cette équipe paraissait invincible avec ses indémodables individualités et son collectif rodé comme une machine de guerre, le penalty raté de Bott, le poing levé de Rabah Saâdane et la malédiction qui s'est abattue sur ce club font désormais partie de l'histoire. Une histoire qui a refait le tour de la ville, en ce silencieux lundi de confinement, 21 ans plus tard, comme pour raviver des regrets éternels.



Rachid BELARBI
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