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Un programme à vau-l'eau




De nombreuses déceptions ont caractérisé la filière de l'aquaculture ces dernières années. Les rares opérations réussies, comme celle de Sétif, ont été tellement insignifiantes. tant et si bien que le ministère de l'Agriculture et du Développement Rural et de la Pêche (MADRP), a reconnu via l'expert national Khaled Belhasnet que «les écloseries n'ont pas été conçues selon des études techniques préalables, mises à part les écloseries publiques de Zairi (wilaya de Sétif) et de Tabia (wilaya de Sidi Bel Abbès).Ce qui n'est pas nouveau compte tenu des nombreuses expériences vécues par l'Algérie dans sa recherche du développement de la filière aquaculture. Ce que reconnait d'ailleurs le même expert qui a précisé que : «Beaucoup d'écloseries fonctionnent en circuit ouvert, c'est-à-dire sans système de régulation de la température permettant d'étendre les périodes de production au cours de l'année». Et pourtant dans sa recherche du développement de cette filière, l'Algérie avait obtenu la restitution des conclusions du plan de développement de la production d'alevins aquacoles au terme de six mois de visites d'écloseries aquacoles et de deux formations au profit des producteurs privés». Il faut savoir aussi que selon nos confrères de l'APS, le financement de la deuxième phase du programme d'appui à la diversification de l'économie en Algérie concernant la pêche et l'aquaculture baptisée Diverco2 a été suivi par l'expert national Khaled Belhasnet et l'expert international Abdou Azziz Badiane.
Bien que des orientations techniques à travers des périodes de formation aient été données, la majorité des aquaculteurs n'ont toujours pas mis en place de systèmes de thermorégulation et d'oxygénation pour obtenir un maximum de reproduction pour différentes espèces pendant toute l'année. Le comble est que ces orientations ont été suivies d'une mission d'experts qui a sillonné les écloseries d'alevins à travers le pays pour établir le diagnostic (écloseries privées de Boumerdes, Alger, Relizane et Ghardaia et publiques à Sidi Bel abbès, Sétif, Ouargla et Khenchela). De plus affirment les mêmes sources, une formation a été octroyée aux producteurs privés d'alevins au mois d'août au sein de la ferme aquacole à Relizane. Une deuxième formation s'est tenue dans la wilaya de Ouargla avec l'appui des équipes d'ingénieurs et de techniciens des fermes publiques d'aquaculture.
Au cours de ces formations, les producteurs privés ont pu manipuler les sujets animaliers vivants et se familiariser avec les techniques de reproduction artificielle, le suivi de l'étape larvaire et de l'étape de pré-grossissement. Toutes ces actions semblent partir à vau-l'eau au regard de la stagnation de la production nationale aquacole. C'est, en tout cas, l'interprétation à donner à ce refus du MADRP de révéler des statistiques comparatives. La même institution a, cependant, précisé que «la production nationale aquacole a atteint 4700 tonnes entre janvier et fin septembre 2018 dont 80% sont issus de l'aquaculture d'eau douce». Selon des indiscrétions recueillies auprès d'aquaculteurs, les résultats de ces dernières années ne sont pas à la mesure des engagements exprimés à chaque changement de ministre du secteur. Aussitôt installés dans leurs fonctions, les plus hauts responsables multiplient les déclarations.
Pour cette institution de la République, il est question de se lancer dans une phase d'activités ascendantes dans toutes les régions côtières et autres sillonnées fin 2018 par une mission d'experts. Ces derniers ont pu constater la situation des écloseries d'alevins à travers le pays et établir leur diagnostic comme cela a été fait dans les écloseries privées de Boumerdes, Alger, Relizane et Ghardaia et publiques à Sidi Bel Abbes, Sétif, Ouargla et Khenchela).
Il reste que maintes fois prévues pour être entamées, des écloseries sont restées au stade de projets. Les engagements pris n'étaient en fait rien d'autres que des déclarations faites pour calmer l'impatience des aquaculteurs las d'attendre des actions qui n'arrivent toujours pas. Les entreprises de jeunes en sont les premières victimes. Pour bon nombre d'entre-eux, il est temps que l'Etat prenne sérieusement en charge ce dossier quand on sait que la côte algérienne et l'aquaculture sont en mesure de créer des milliers de postes de travail et également créer d'autres activités en relation avec la pisciculture et la conchyliculture.
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