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Tunisie : les salafistes défient les autorités                                    A la une : les autres articles
La classe politique tunisienne appelle à plus de vigilance contre les salafistes, alors que les forces de sécurité prévoient un rassemblement aujourd'hui.
Tunisie. De notre correspondant
La tension est montée d'un cran, avant-hier soir, entre les salafistes et les forces de l'ordre à Douar Hicher (banlieue populaire de Tunis) suite au décès par balle du muezzin de la mosquée Ennour, Aymen Adouani, pendant l'attaque d'un poste de police.Policiers et salafistes ne cessent de s'affronter à Douar Hicher depuis l'agression, dans la nuit de samedi à dimanche derniers, du chef de l'unité de la sécurité publique de la Manouba, le commandant Wissem Ben Slimane, qui essayait, avec son unité, de mettre fin à des altercations entre un groupe de salafistes et des vendeurs illicites d'alcool près de la mosquée Ennour, connue pour la tendance rigoriste de ses adeptes.
Le commandant Ben Slimane a été grièvement blessé à la tête par un objet tranchant, pouvant être, selon les médecins, une hache ou une épée. Depuis, les confrontations ne se sont pas arrêtées entre salafistes et forces de l'ordre. Suite à l'agression du commandant Ben Slimane, le ministère de l'Intérieur a affirmé que nul n'est au-dessus de la loi et a ouvert une enquête ayant abouti à l'arrestation, avant-hier, du dénommé Saddam, l'un des agresseurs présumés du commandant grièvement blessé. Cette arrestation a été opérée au village de Nefza, à 50 km de la frontière algérienne. Elle n'était pas du goût des salafistes, qui ont manifesté leur refus par une attaque, dans la soirée d'avant-hier, contre deux postes de la garde nationale à Douar Hicher et à la cité voisine Khaled Ibn Walid.
Saddam, le facteur déclenchant
Selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Khaled Tarrouche, cette attaque a été menée par plusieurs dizaines de salafistes armés de gourdins et de sabres. «Les assaillants ont usé de cocktails Molotov et ont obligé les forces de l'ordre à ouvrir le feu en usant de l'artillerie vive, ce qui a engendré le décès du muezzin de la mosquée Ennour, fief des salafistes», a poursuivi M. Tarrouche. Une deuxième personne serait également décédée lors des affrontements, selon des sources salafistes.
Dans un point de presse tenu hier après-midi, le ministre de l'Intérieur, Ali Laâreyedh, a sollicité les forces de l'ordre pour «ne plus communiquer de manière anarchique avec les médias afin d'éviter la désinformation».
Le ministre a reproché aux médias «d'avoir parlé de trois blessés parmi les forces de l'ordre, alors qu'ils n'étaient que deux seulement». Depuis ces incidents, la tension est à son paroxysme dans la zone de Douar Hicher et les cités voisines. «Le dispositif sécuritaire rappelle celui, costaud, installé devant l'ambassade de France suite aux caricatures de Charlie Hebdo, non celui du 14 septembre devant l'ambassade des Etats-Unis», explique la journaliste Imane Abderrahmane. «Il est clair que le ministère de l'Intérieur ne veut absolument pas que ça déborde. Les brigades sont à des kilomètres de la zone chaude», ajoute la journaliste.
Des sabres et des haches
Suite à ces incidents, les forces de l'ordre ont prévu, aujourd'hui de 10h à 11h, un rassemblement de protestation d'une heure devant le siège du ministère de l'Intérieur ainsi que les postes et districts de la sécurité dans les régions par le Syndicat national des forces de sécurité intérieure et l'Union nationale des syndicats des forces de sécurité tunisienne. «Ce mouvement de protestation intervient en réaction à la passivité surprenante des pouvoirs exécutif et législatif dans la lutte contre les attaques directes et méthodiques» qui prennent pour cible les agents de l'ordre et leurs familles, selon un communiqué commun publié hier par les deux syndicats, appelant à une réunion d'urgence du Conseil supérieur des forces de sécurité intérieure pour examiner la situation sécuritaire face aux agressions répétées contre les agents de l'ordre.La classe politique appelle, elle aussi, à plus de vigilance contre les salafistes.
«C'est le résultat du laisser-aller avec les dépassements de ces salafistes, adopté par le ministère de l'Intérieur durant près de deux ans», déplore le porte-parole d'Al Massar, Samir Taïeb.
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