Algérie - Revue de Presse


Nos rues offraient depuis bien longtemps déjà le prétexte à des agissements néfastes. Pour apaiser des penchants mercantiles, on « invente » l'histoire des trottoirs et chaussées en éternelle réfection. Les coups de pioche et de pelle pleuvaient comme la grêle. Des ouvriers creusent, remuent et soulèvent la terre avec ténacité. Ils tapent sans relâche comme s'ils voulaient conférer une parure éclatante à la voie publique. Le manège a le souffle inaltérable. Ça « champignonnait » allègrement. Amas de terre et monticules décorent le paysage. Le pli est bien pris et transmis avec abnégation. On n'abandonne jamais la poule aux 'ufs d'or. Le citoyen affichait une mine perplexe, dubitative et méfiante. Il croit déceler dans cette besogne des desseins aux relents fétides. La mise à nu prenait les contours d'un secret de Polichinelle. Les coups de pioche ne sont pas le fruit d'un destin impénétrable. Le sort fait à ces trottoirs que l'on martyrise semblait prémédité Cette voie publique qui souffre et qui expie comme dans une tragédie grecque remplit dans le même temps des bas de laine et des escarcelles. C'est du moins ce que laisse entendre le terrien de base. Vox populi, vox dei. N'empêche que le dépit est réel. Le pathos fait mal. Creuser une chaussée, souvent en bon état, a de quoi faire réfléchir. Tomber dessus et sans ménagement relève de la sublime inconscience. Le chat ne se préoccupe pas des souris mortes. La besogne est dispendieuse et fastidieuse. Elle tinte comme un affront qui prospérait dans l'impunité. Un pied de nez sardonique au bon sens. Le lait de l'éternelle gabegie abreuve les calculs noirâtres. Qui veut bien travailler doit choisir ses instruments. Les semences de la mauvaise foi sont à bannir. Il reste à espérer qu'en ces temps de repentir, le citoyen ne sera plus enclin à observer des coutumes perverses qui ont fait de vieux os mais qui ont tellement coûté à la collectivité.



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