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Tlemcen: Protesta après l'agression d'un médecin au bloc Covid-19 du CHU



L'agression du médecin spécialiste en pneumologie, Zehar Mohamed, mardi dernier, à l'hôpital «Dr. Tidjani Damerdji» de Tlemcen, a déclenché un vif émoi au sein de l'établissement.Vêtus de leurs blouses blanches, une centaine de médecins ont organisé, hier matin, un sit-in, à l'entrée du siège de la direction générale de ce CHU, pour exprimer leur soutien à leur collègue, violemment pris à partie par plusieurs individus et demander une amélioration de leurs conditions de travail et de la sécurité, notamment au sein du bloc ‘470' (de 90 lits) réservé aux patients de Covid-19. Mardi dernier vers 16h, entre 4 et 6 personnes ont fait irruption au bloc «470» en entrant par une porte interdite au public et agressé à coups de manche de balai sur l'épaule, la tête et le bras, le médecin Dr Zehar, dans le couloir.
La victime n'a dû son salut qu'en se réfugiant au siège de la 4ème Sûreté urbaine située en face de l'hôpital de Tlemcen où elle a déposé une plainte, suite à cette agression. Les agresseurs auraient voulu signifier leur mécontentement quant aux conditions de prise en charge d'un proche dans le Centre «470» de patients Covid-19, selon les témoignages du personnel médical. « Nous sommes sous le choc ! C'est inacceptable ! Il y en a assez de cette violence ! Chaque jour, nous recevons des coups, des crachats et des insultes de la part des gens et de certaines familles de patients qui nous menacent même de mort.
On ne peut plus soigner les gens dans l'insécurité et la violence!» a déclaré, hier, M. Dib Ismail, spécialiste en médecine interne, qui faisait partie ce jour-là de l'équipe qui assurait la garde de 8h à 20h. Boudour Fatiha, une autre assistante de cette équipe, engagée en première ligne dans la lutte contre l'épidémie de coronavirus, ne comprend toujours pas, ce qu'il s'est passé. «Nous sommes choqués !
Après plus de trois mois de sacrifice et de souffrance pour soigner les malades Covid-19, on vient aujourd'hui nous matraquer et nous insulter ! Est-là le mérite de tout ce que nous avons durement enduré ; il n'y a personne pour nous protéger!», a-t-elle renchéri, le moral abattu. Egalement en colère suite à ces actes honteux qui visent le monde de la santé, les professeurs Bedjaoui Abdelhafid et Lounici Ali, respectivement chirurgien et chef de service de médecine interne, ont condamné de tels comportements violents et gratuits. « Il est inacceptable que des médecins praticiens ou des infirmières qui se sont dévoués avec un travail acharné et des pressions psychologiques énormes, pour prendre en charge les malades atteints de la Covid-19, au bloc «470» du CHU, depuis le 1er avril dernier, ne soient pas protégés par les autorités sanitaires compétentes. Les pouvoirs publics doivent, impérativement, protéger ces soldats qui sont exposés à tous les risques de la profession dont notamment l'insécurité, l'infection, le stress, la fatigue, la chaleur, la charge lourde de travail, le manque d'hygiène et aussi l'insuffisance des moyens de protection pour protéger les soignants contre la Covid-19 », ont-ils souligné.
Selon nos informations, toutes les revendications exposées par les représentants des médecins contestataires ont été prises en considération par le directeur général du CHU de Tlemcen, Mazouni Nasreddine. Par ailleurs, lors de cette même journée, les paramédicaux du syndicat algérien des paramédicaux (SAP) se sont rassemblé, le matin, devant le bloc ‘470'pour consolider la sécurité au sein de cette structure, demander l'amélioration des repas servis aux personnels soignants et assurer leur hébergement, selon le président de la section syndicale de la SAP du CHU, M. Abdellaoui Boumediene, qui a également fait savoir, que le directeur de la Santé de la wilaya de Tlemcen, s'est personnellement engagé pour satisfaire, immédiatement, les préoccupations légitimes des paramédicaux.
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