Algérie - Réserves hydriques

Tipasa - La problématique de l’eau



Tipasa -  La problématique de l’eau




Plusieurs localités de Tipasa manquent d’eau potable.

Ce ne sont point les ressources en eau qui font défaut dans la wilaya. C’est le problème de gestion de la distribution de ce précieux liquide qui se pose.

Paradoxalement, au moment où le désormais ex-premier responsable du département ministériel en ressources en eau, M. Sellal, a déclaré qu’une amélioration de la situation en matière d’alimentation en eau potable (AEP) a été constatée lors de cette saison estivale, et les propos optimistes du patron de la Seaal devant la presse relative à l’augmentation de la production en eau, sont en fait des déclarations qui ont assommé les populations des différentes localités de la wilaya de Tipasa, plutôt déjà énervées depuis des mois par les coupures d’eau et l’arrêt de l’AEP durant des semaines.

La Seaal laissait couler un maigre filet d’eau dans les robinets de certains quartiers, sans jamais calmer les esprits des opérateurs et des populations.

Par ailleurs, la station de dessalement d’eau de mer (SDEM) de Fouka, achevée en 2011, n’est malheureusement qu’une «boîte» sans fonctionnement, à la suite des ruptures de courant électrique récurrentes.

Le coût initial de la SDEM de Fouka, projet important inscrit en 2005, qui s’étale sur une bande côtière de 4,62 ha, s’est élevé à 75.300.000.000 DA, avant de faire l’objet d’une réévaluation, pour atteindre le montant de 105.300.000.000 DA. Elle devait produire 120.000 m3 d’eau/jour, mais à cause de la panne d’un bloc, la production actuelle de l’eau à la SDEM de Fouka s’élève à 100.000 m3.

Les communes de la partie est de la wilaya de Tipasa bénéficient d’un quota de 35.000 m3 d’eau, tandis que celles de l’est de la wilaya d’Alger réceptionnent 75.000 m3 quotidiennement de cette SDEM.

Il existe un problème de capacité de stockage de l’eau potable dans la wilaya de Tipasa. La construction des réservoirs à eau est devenue impérative.

Sonatrach et l’ADE sont les clients de la SDEM de Fouka qui avait était mise en service depuis le mois de juillet 2011. Le tarif de l’eau traitée à la SDEM de Fouka est estimé à 52,73 DA le m3.

Selon les prévisions établies et qui demeurent encore théoriques, la SDEM de Fouka devra alimenter en eau potable pas moins de 17 communes (Koléa ; Fouka ; Douaouda ; Bou Ismaïl ; Chaïba ; Attatba ; Bouharoun ; Khemisti ; Aïn Tagourait ; Tipasa ; Ahmeur El Aïn ; Bourkika ; Sidi Rached ; Hadjout ; Merad ; Sidi Amar ; Menaceur), soit une population globale de 450 000 habitants.

Les réseaux vétustes de l’AEP cèdent à la moindre pression de l’eau. Ce qui s’est passé à Fouka et Koléa aura démontré l’autre aspect négatif qui reste à prendre en charge dans ce projet d’AEP, stratégique pour la wilaya.

Les responsables de la Seaal évoquent à présent la cartographie des forages de la wilaya de Tipasa et l’obligation de débusquer les points de pompage illicites des forages.

Les citoyens de l’extrême ouest de la wilaya de Tipasa devront patienter pour recevoir un volume supplémentaire d’eau potable à partir de la SDEM de Ténès (Chlef) et l’implantation de la station monobloc de Zéralda, après son transfert vers Damous.

L’ex-ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, avait affirmé, lors de sa dernière visite dans la wilaya, que le projet de réalisation de la SDEM de Gouraya (100.000 m3/jour) et la construction du barrage de Taourira (Messelmoune) n’étaient pas à l’ordre du jour.

La visite de l’ex-ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khalil, sur le site du projet de la SDEM de Gouraya n’aura servi finalement à rien. Sonelgaz est appelée à sécuriser en matière d’alimentation en énergie électrique tous les points sensibles du secteur de l’hydraulique relatifs à l’AEP. L’investissement est trop coûteux.

Le barrage de Kef Eddir, d’une capacité de stockage de 125.000 m3, érigé au niveau de l’extrême sud-ouest de la wilaya de Tipasa, enregistre un retard considérable. Sa mise en service est prévue pour la fin 2014.

L’ex-ministre des Ressources en eau (MRE) reconnaît que «les Italiens avaient blousé les Algériens, en abandonnant ce projet à la traîne ; néanmoins, je trouve que le délai de 24 mois pour terminer le chantier c’est beaucoup, il faut penser à le diminuer», conclut l’ex-ministre à l’adresse du directeur de Cosider.

L’autorisation programme (AP) d’un montant actualisé qui s’élève à 22.150.000.000 DA avait été alloué au projet du barrage de Kef-Eddir, inscrit en 2006, destiné à alimenter en eau potable une partie des populations et irriguer les terres des 3 wilayas, Chlef, Tipasa et Aïn Defla, il parle aujourd’hui d’une autoroute de l’eau qui relierait les wilayas de Tizi Ouzou, Boumerdès, Alger et Tipasa, afin de sécuriser l’AEP pour la wilaya de Tipasa.

L’exploitation judicieuse et intelligente des ressources en eau des 4 wilayas permettra d’atteindre cet objectif, selon l’ex-ministre. Quant à Jean Marc, le DG de la Seaal, il a évoqué à son tour la transposition vers la wilaya de Tipasa du travail réalisé par son entreprise à Alger. Les pouvoirs publics continuent à investir des centaines de milliards de dinars pour étancher la soif des populations et pouvoir irriguer les terres agricoles. La Seaal s’est engagée pour une AEP continue (H24, ndlr) dans la wilaya de Tipasa vers l’année 2016.

Les populations sont sceptiques quant aux discours excessivement optimistes, en raison de la situation réelle sur le terrain. Quant aux citoyens des localités durement touchées par la pénurie d’eau, ils continueront à manifester leur mécontentement, non pas par le dialogue, mais par des actions violentes sur les routes nationales.

«C’est l’absence des mécanismes d’écoute et de communication qui sont à l’origine de ces actions inacceptables, qui se produisent sur les routes, a déclaré le wali de Tipasa à la presse, il faut communiquer pour informer les citoyens de tous les programmes de développement engagés», conclura le wali. 


M'hamed Houaoura

RESSOURCES EN EAU
houda - ingenieur d'etat - tipasa, Algérie

26/10/2012 - 44107

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