Algérie - Revue de Presse

Théâtre municipal de Mascara




A quand le statut de structure régionale? Le théâtre municipal de Mascara est le premier temple de la comédie construit en Algérie. Ce chef-d’œuvre de 240 places, en comptant celles des loges et du poulailler a été construit initialement en bois en 1896 au moment fort de la colonisation de la région. Il a fait l’objet d’un incendie qui l’a complètement dévasté et ce n’est qu’à partir de 1923 qu’il a été reconstruit en dur avec une conception architecturale qui répond aux besoins de la comédie et de la tragédie au sens noble du terme. Aux débuts des années 1980, l’assemblée communale l’avait déclaré menaçant ruine. Après expertise, il s’avèrera jouissant d’une espérance de vie bien au delà de deux siècles. Ce haut lieu d’art et de culture, qui a fait la joie et le bonheur des familles de Mascara, et particulièrement au lendemain de l’Indépendance, présente aujourd’hui l’image d’une maison hantée. Sans âme et sans souffle. Fermé depuis plus de deux années -en attendant l’inscription d’une opération de réhabilitation et de réaménagement qui n’a pu se concrétiser- l’état de ce lieu ne semble pas déranger les priorités des responsables. Une attitude des gestionnaires que les amateurs du 4e art de la cité de l’Emir considère comme une nonchalance. Pourtant la bâtisse qui est située au cœur de la ville, a rayonné et rythmé la vie culturelle des Mascaréens durant plusieurs années. Sa réouverture animera les débats qu’entretient une jeunesse assoiffée d’activer dans l’art des planches pour s’exprimer et redonner au théâtre municipal sa position d’antan. Mais à quand sera programmée cette réouverture? De grandes personnalités de la comédie et d’immenses artistes sont passés par ses coulisses: George le Blanc, l’Egyptien Salah Choukour dans les spectacles de premier plan et des pièces théâtrales phares telles que «Les Moulins rouges». Après la libération du pays en 1962, le théâtre de Mascara a été ouvert par des patriotes mascaréens, des dizaines d’hommes de culture qui ont marqué le patrimoine culturel mascaréen avec les artistes et comédiens, aujourd’hui disparus tels Hadj Kaddour Meddah, Bachir Zaâf, Younès, Bellili et autres encore vivants tels que Hadj Meziane, Sahnoun, Chaâbane et Othmane El Hendi, qui ont continué à travailler malgré sa fermeture en assurant une relève dont Medjadi Meghraoui, Remik, Deffane, Nabi, Hendour et autres. Mascara, devenue une ville maintenant, connaît de grandes troupes dont Echourouk, qui a arraché une série de prix même à Oman lors du festival arabe et la troupe Bachir Zaâf de l’association du 4e art qui a aussi été primée plusieurs fois. Les amateurs du théâtre de la ville de Mascara sollicitent plus que jamais les services de la Culture de la wilaya qui gèrent officiellement ce bijou depuis des mois après cession de l’APC au profit du ministère de la Culture pour lui attribuer le statut de théâtre régional. Le lancement des travaux de réhabilitation permettra la reprise immédiate de l’activité théâtrale à Mascara. Les catégories de jeunes qui s’intéressent à l’art en général et au théâtre en particulier et les férus de la chose culturelle en général sont résolus à contribuer à cette relance. Au point où l’on parle de la création d’une école de l’art. A noter que statistiquement, la ville de Mascara compte plus de 500 amateurs qui exercent cet art constructif. A. Aouimeur
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