Algérie - A la une

Suite celtique, nouba ghrib et chant spirituel



Suite celtique, nouba ghrib et chant spirituel
La musique andalouse algérienne a trouvé sa place aux 2es Journées nationales de musique classique de Batna.BatnaDe notre envoyé spécialUne nouba ghrib pour commencer, du chant spirituel pour terminer. La troisième soirée des 2es Journées nationales de la musique classique de Batna a été riche en sonorités et en mouvements. L'Institut régional de formation musicale d'Alger a présenté un programme entamé par un extrait de la nouba ghrib avec le célèbre Allah, Allah ach dâani. La musique de chambre fut invitée ensuite sur scène avec un ensemble formé de deux accordéonistes, un violoniste, un guitariste et un percussionniste, mené par Margarita Doulache. Au programme, L'hiver de l'Italien Vivaldi (Les quatre saisons), La noyée et La valse des monstres du Français Yann Tiersen (connu pour ses compositions pour le cinéma comme les films Good bye Lenin et Le fabuleux destin d'Amélie Poulain) et une valse de l'Arménien Aram Khatchatourian.Ce dernier qui a fait la grandeur de la musique symphonique de l'époque soviétique, est connu surtout avec sa deuxième symphonie, créée en pleine Seconde Guerre mondiale d'où son caractère grave et mélancolique. La jeune maestro, Hayet Kouider, s'ur du chef d'orchestre Amine Kouider, a pris ensuite le relais pour une interprétation en orchestre d'une musique traditionnelle irlandaise avec une exquise suite celtique et de la musique baroque avec Passacaille de Jean Fery Rebel. Rebel, qui fut l'élève assidu de Lully (vers 1675), le compositeur préféré de Louis XIV, avait fait partie de «La grande bande», l'orchestre officiel de la Cour royale française. «Nous avons tenu à présenter un programme varié. Nous avons une centaine d'étudiants à l'institut.La formation est à caractère académique. Nous voulons introduire la musique algérienne en essayant de trouver un gabarit pédagogique pour la placer dans la formation. Pour la musique classique, nous nous ouvrons sur d'autres expressions comme l'Argentine ou l'Arménie», a expliqué Mokhtar Doulache, directeur des études de l'IRFM Alger. La deuxième partie de la soirée a été consacrée à l'Institut régional de formation musicale de Laghouat qui a célébré le chant traditionnel russe, la symphonie n° 23 de Mozart, Ave Maria, de Bach et Loundja, de George Farah.La nouba Zidane a clôturé un concert coloré dirigé par Fakhri Benmabrouk. «Nous accueillons des élèves qui ont une certaine culture par rapport à la musique classique européenne. Nous essayons de nous ouvrir un peu sur notre patrimoine musical. Les enseignants font des efforts pour programmer des morceaux de musique algérienne. Malheureusement, les instruments traditionnels, comme le nay, ne sont pas enseignés. Pour élaborer un programme pédagogique, il faut avoir des enseignants. Peut-être qu'il faut penser à créer un Institut supérieur de musique arabe en Algérie», a relevé Fakhri Benmabrouk. En fin de soirée, le public de Batna a découvert Mother, une chanteuse néerlandaise adepte du chant spirituel. «On écoute de la musique avec l'oreille. Je vous invite à l'écouter avec le c'ur», a-t-elle affirmé, avant d'interpréter cinq titres de son dernier album, Khodh al sabil (Prends ton chemin), d'après un texte de Ahmed Al Alaoui.Elle a rendu hommage à Rabaa Al Adawiya en reprenant son poème soufi Ouhibouka houbayn (J'ai deux amours pour toi). La musique de Mother est riche de sonorités jazzy, sahariennes, orientales, maghrébines et savantes. La percussion soutient des mélodies arrangées avec soin et philosophie. Mother a décidé de s'installer en Algérie, pays découvert grâce à un projet musical avec l'IRFM de Laghouat.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)