Algérie - Autobus

Sétif - La cité au quotidien: Un «Tchernobyl» ambulant



Sétif - La cité au quotidien: Un «Tchernobyl» ambulant




La capitale des Hauts-Plateaux a connu et connaît un étalement. La densification de ses espaces a emprunté la même trajectoire. L’urbanisation excessive a engendré et engendre encore une forte demande en transport.

La libéralisation du secteur en 1988, n’a pas arrangé les choses. Otage de certains maquignons reconvertis soudain en «voyagistes», le transport urbain est à l’agonie du côté de Aïn Fouara.

La dégradation de l’environnement et les divers désagréments causés à la santé du citoyen, incombent, dans une certaine mesure, à cette ferraille ambulante.

Il ne faut plus se voiler la face car la situation a atteint son paroxysme. Sachant que l’air de la cité est de plus en plus pollué par des gaz invisibles tels que le dioxyde de soufre, le monoxyde de carbone et les oxydes de nitrogène provenant des pots d’échappement.

Selon des spécialistes en la matière, les polluants émis par cette flotte désuète sont responsables de mortalités cardio-vasculaires et respiratoires.

D’après des médecins spécialistes, la prévalence des allergies est en augmentation, en particulier chez l’enfant, l’une des principales victimes de la toxicité de la ferraille d’une époque révolue… ailleurs. Toujours en circulation, les reliques du passé en sont la cause.

La congestion routière, la consommation d’énergie, la consommation d’espace, la pollution atmosphérique, le bruit et les accidents, sont les autres méfaits d’un parc hétérogène dont l’âge moyen dépasse allègrement les 20 ans.

En l’absence d’un contrôle rigoureux, les citoyens font continuellement les frais de la mauvaise qualité de service. Faisant fi de la sécurité des passagers, les propriétaires de ces carcasses ne se gênent pas, surchargent leur bien qu’on ne peut même qualifier de guimbardes.

Cette vétuste et dangereuse ferraille qui devait être mise hors service, en juin dernier, et ce, conformément à la décision du ministère du Transport, sévit toujours.

Mieux encore, ces engins qui ne sont toujours pas admis à la retraite, se distinguent par leur insalubrité: on fume en toute quiétude, on crache le plus normalement, on se débarrasse tranquillement de sa chemma (tabac à chiquer), l’autre élément d’un décor piteux.

Sale et poussiéreux, le parquet fait, par ailleurs, l’affaire des incivilités des usagers dont la responsabilité est engagée. Pour remercier sa clientèle pour sa fidélité, docilité et patience, le «commandant de bord» n’hésite pas à s’arrêter à la moindre demande. Il peut même le faire au beau milieu de la route.

Imposé par ces «Tchernobyl» ambulants, ce scénario récurrent n’offusque pas les responsables d’un secteur en perte de vitesse.

Kamel Beniaiche

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