Algérie - A la une


On a tendance à ne pas s'en soucier, voire à l'oublier carrément: la planète court un grave danger et la catastrophe annoncée ne relève plus du scénario habituel de la science-fiction. Dernier signal pertinent et très alarmant, la disparition massive autant qu'inquiétante des abeilles, un drame planétaire qui met en péril l'humanité parce qu'il s'agit d'un facteur essentiel pour tout l'écosystème. Clé de voûte de la sécurité alimentaire mondiale, les pollinisateurs comme ces abeilles doivent être en bonne santé pour continuer à assurer 75% de la production mondiale de nourriture. A cela s'ajoute le fait qu'ils sont indispensables à l'existence même de 90% des plantes sauvages qui dépendent étroitement de leur activité dont la rentabilité a été évaluée par les experts à plus de 265 milliards de dollars. Le constat dûment établi a donc de quoi alerter tout le monde. Outre que plus d'un quart de la population d'abeilles domestiques manque désormais à l'appel, ne serait-ce que dans les pays de la région méditerranéenne, mais le phénomène est en réalité observé partout dans le monde, leur mortalité semble avoir connu une brutale accélération avec les changements climatiques intervenus au cours des deux dernières décennies. Parmi les causes évidentes, vivement dénoncées par les organismes et les ONG engagées sur le front du climat, il y a bien sûr les dérèglements, mais s'y ajoutent l'augmentation des virus et autres agents pathogènes ainsi que la disparition des habitats naturels face à l'essor des monocultures à coups de stimulants phytosanitaires. Les conséquences biologiques sur les insectes, notamment sont dramatiques: perte du sens de l'orientation, incapacité à reconnaître les fleurs, affaiblissement des défenses immunitaires...Premier facteur, les pesticides dont le nombre et la nocivité ont brutalement évolué. L'impact concerne les plantes, l'eau et l'air évidemment. Plusieurs facteurs contribuent à cette surmortalité des pollinisateurs: les pesticides utilisés dans l'agriculture intensive sont incriminés, notamment le Cruiser, le Gaucho, et le Régent. Le Fipronil et d'autres participent de la mécanique autorisée qui accélère la destruction de la planète. Notre pays n'y échappe pas, quand on sait que plusieurs des produits soumis à l'exportation ont été renvoyés par les destinataires. La pomme de terre livrée à la Russie aurait été accusée de ces maux!,Trois des insecticides en cause (l'imidaclopride, le thiaméthoxame et la clothianidine) font partie de la classe des néonicotinoïdes (cent fois plus toxiques que les autres) et ils constituent la famille d'insecticides la plus vendue dans le monde, à l'heure actuelle. On les qualifie de systémiques parce qu'ils sont particulièrement dangereux du fait de l' infection rapide de toute la plante. Ainsi, 80 000 abeilles peuvent être tuées par un seul grain de maïs enduit de 0,5 mg de clothianidine! Les signes avant-coureurs sont là, chez nous comme dans de nombreux pays du monde: dégradations de l'environnement, pollutions de l'eau, changements climatiques. Faut-il attendre le déluge pour penser à la construction des abris'
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