Algérie - A la une

Retour à la case départ



Tout porte à croire que le conflit opposant les résidents au ministère de la Santé s'est davantage enlisé après les derniers développements.Les résidents maintiennent le boycott des gardes dans les hôpitaux après que les deux ministères concernés par le conflit ont préféré tourner le dos à la nouvelle offre honorable de sortie de crise du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra). L'on assiste subséquemment à un autre pourrissement du conflit. C'est plutôt le retour à la case départ. Plus de 7 mois de grève ont été ponctués par 14 rounds de négociations entre le Camra et le ministère de la Santé qui se sont soldés par un échec. Le conflit est monté, à présent, d'un cran.
Une campagne d'intimidation et d'exclusion est menée, tambour battant, à l'encontre des futurs spécialistes dans certains hôpitaux. Des résidents viennent de faire l'objet de décisions de "radiation" de leurs "services employeurs" dans les CHU. Ces mesures "arbitraires" sont prises au moment où les jeunes spécialistes en formation font un grand pas vers la reprise du dialogue après leur retour aux urgences dans les hôpitaux, comme l'a toujours exigé le ministre de la Santé. Cependant, cette offre "honorable" de sortie de crise du Camra ne semble pas emballer le ministère de la Santé, encore moins celui de l'Enseignement supérieur. Alors qu'il y a plus d'un un mois, le Pr Hasbellaoui a exigé, lors d'une rencontre informelle avec des délégués du Camra, de reprendre les gardes dans les hôpitaux comme un préalable pour reprendre le dialogue avec les médecins grévistes. "L'ignorance" de cette offre par le ministère de la Santé a conduit les résidents à maintenir le boycott des gardes dans les hôpitaux, tout en réitérant leur disponibilité pour le dialogue. À en croire un délégué du Camra du CHU de Bab El-Oued, des médecins grévistes du service orthopédie ont vu leurs noms affichés sur la liste des résidents mis à la disposition de l'administration. "Pas moins de 37 résidents en orthopédie ont été radiés du service pour des raisons inconnues. Ils cherchent à nous intimider. Le chef de service orthopédie et de surcroît professeur et encadreur décide de mettre fin aux fonctions de ses élèves médecins, qu'il a donc lui-même formés, après de longues années de labeur", dénoncera un représentant du Camra. Cette mesure d'exclusion "inédite et inique" est une première dans les annales des hôpitaux algériens. Le Collectif des résidents, après avoir dénoncé cette décision arbitraire de radiation, annonce, via un communiqué, que les résidents concernés par l'examen du DEMS orthopédie ont opté pour le boycott de l'examen final de spécialités programmé par Tahar Hadjar entre le 1er et le 19 juillet prochain. "Après concertation et un vote majoritaire, nous, médecins résidents candidats au DEMS orthopédie, venons déclarer, avec gravité, notre honneur et notre conscience, d'aller encore une fois résolument vers un nouveau boycott de notre examen si aucune solution appréciable ne vient mettre un terme à une situation qui n'a que trop duré." Au lieu de tempérer ce conflit, l'administration préfère renvoyer à la case
départ, à travers cette campagne d'exclusion et d'intimidation.
Ce nouveau procédé d'intimidation de l'administration "conforte" la paralysie et le blocage des hôpitaux, notamment en termes de prestations médicales de froid. Le professeur Sidhoum, dans une tribune publiée sur le site du Camra-online, a réitéré son soutien aux jeunes spécialistes en formation et a dénoncé la "hogra" dont sont victimes des résidents qui luttent depuis des mois pour changer et améliorer l'ordre des choses dans les hôpitaux.
Il faut souligner, enfin, que les résidents estiment que ce conflit, qui a pulvérisé tous les records, a atteint un seuil de non-retour. Ils réclament une intervention salutaire du premier magistrat pour mettre fin à ce désordre sanitaire.
Hanafi H.
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