Ramadan à Akbou : Un restaurant sert des plats gratuits

Un restaurant, ouvert sur la RN26, à la sortie de la ville d'Akbou, au lieudit Bouzeroual, sert gratuitement entre 250 et 300 plats chaque soir à l'heure de la rupture du jeûne.La grande majorité des personnes qui fréquentent cet endroit sont principalement des gens de passage, des gens obligés de se déplacer malgré les aléas de ce mois. A l'heure de l'appel à la prière du maghreb, annonçant le moment de la fin d'une journée de jeûne, on y croise plusieurs bus de passage assurant la liaison Béjaïa-Alger ou Jijel-Alger dans les deux sens et aussi plusieurs véhicules.
Des familles entières, dans l'incapacité de rejoindre à temps leurs domiciles respectifs, saisissent l'occasion pour s'y attabler et profiter de plats chauds et consistants. Aussi, on y rencontre des ouvriers d'autres contrées travaillant à Akbou qui sont incapables de financer ou de préparer leurs repas du ftour.
Une cinquantaine de familles modestes des alentours, incapables de se rendre sur les lieux, soit par manque de moyens ou par pudeur, sont servies à domicile par packs alimentaires prêts à la consommation. Selon âami Rabah, le propriétaire du restaurant, cette année l'établissement fonctionne grâce au financement de l'entreprise Soummam ; d'ailleurs, nous avions eu la surprise d'apercevoir le patron de cette entreprise attablé dans un coin et prenant, en toute modestie, son repas au milieu de tous les autres. «Depuis neuf ans, offrir des repas gratuits à l'occasion du Ramadhan est devenu une coutume pour nous.
Ici, les repas sont consistants et de bonne qualité, car confectionnés par le personnel habituel du restaurant. Faire preuve de charité est toujours louable, mais il faut assurer des plats de qualité, car après plus de quinze heures de jeûne, le corps ne peut pas se contenter d'un maigre repas», a encore déclaré âami Rabah.
En plus de ce restaurant, deux autres sont ouverts à Akbou à l'occasion du mois de Ramadhan. L'un à Guendouza, encadré par le Croissant-Rouge local, et l'autre au centre-ville, pas loin du siège de l'APC, un projet initié par l'association Projet de vie.
Là aussi, on y rencontre beaucoup de gens à l'heure de la rupture du jeûne, preuve que beaucoup d'Algériens, victimes soit de la cherté de la vie soit des m?urs en vigueur, peinent encore à s'offrir un cadre de vie juste convenable. Heureusement, il existe encore d'autres Algériens sensibles au désarroi de leurs compatriotes.