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Quid de l'indemnisation financière ou en nature '




Ces trois derniers jours, le gouvernement s'est consacré à l'examen des modes pratiques d'indemnisation des sinistrés des feux de forêts et les moyens mobilisés pour faire face à ce phénomène qui a touché plusieurs régions du pays. Si sur le plan de la lutte contre les feux de forêt, hormis le plaidoyer pour un renforcement des moyens humains et matériels, la stratégie ne devrait pas connaître de grands changements en pleine période caniculaire, propice aux feux, la tâche n'est pas plus aisée en matière d'indemnisation des victimes. D'une part, l'identification des victimes et l'évaluation des dégâts restent des inconnues pas du tout faciles à déterminer, et d'autre part il y a cette nouvelle donne liée aux indemnisations, dont la forme reste encore à définir.L'indemnisation des personnes impactées par les feux de forêts se fera-t-elle en nature ou en monnaie sonnante et trébuchante ' Par le passé, la question ne se posait même pas, car toutes les victimes passaient à la caisse pour toucher leurs indemnisations financières, selon les évaluations des préjudices causés par les sinistres des feux de forêts. Les lourds soupçons de détournements des indemnisations par les usurpateurs, qui florissaient dans l'ancien système quand il s'agit de distribution d'argent frais, ont-ils poussé les autorités à penser à une nouvelle forme d'indemnisation en nature ' C'est possible. Mais, la forme des indemnisations mériterait plus d'éclaircissement, car sur ce registre des déclarations officielles contradictoires renforcent les ambiguïtés.
Au moment où le ministre de l'Intérieur parle d'indemnisation financière suivant la valeur des biens perdus, comme les arbres fruitiers, les ruches d'abeilles ou autres, le ministre des Finances soutient, lui, que «les indemnisations se feront en nature, et qu' il n'est pas question de distribuer de l'argent aux victimes ». Y a-t-il une division au sein du gouvernement sur cette question de la forme des indemnisations ou s'agit-il d'un simple malentendu ' Les fellahs et les habitants des zones rurales touchés par les sinistres ne demanderaient certainement pas plus que ce qu'ils ont perdu, et seraient très heureux de pouvoir reconstituer leur patrimoine perdu, bétails, arbres fruitiers ou ruches, à l'aide d'une indemnisation en nature. Mais les usurpateurs préfèreraient, bien sûr, toucher directement de l'argent liquide, puisque leur but n'est pas de continuer une activité qu'ils n'ont peut-être jamais pratiquée dans aucun domaine de l'agriculture.
Bien conscient de la rapacité qui accompagne ce genre d'opérations, le Premier ministre a clairement souligné l'impératif de l'application de la loi dans toute sa rigueur pour tout acte malveillant ou fausse déclaration visant à vouloir bénéficier indûment des aides de l'Etat. Pourra-t-on pour autant juguler la voracité des trafiquants ' Difficile, notamment quand on
sait que la culture d'assurance n'est pas le fort de nos agriculteurs. Aucune enquête, aussi minutieuse et sérieuse soit-elle, ne pourrait déterminer avec exactitude les dégâts occasionnés par les incendies sans l'aide des assureurs, seuls aptes à évaluer les dégâts sur la base des déclarations réelles au moment de l'établissement de la police d'assurance, si police d'assurance il y a, bien évidemment. Ces doutes ne feraient donc qu'allonger la période de versement des indemnités aux sinistrés, en raison de la complexité de la tâche d'évaluation des dégâts matériels causés par ces feux.
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