Algérie - A la une



Les agriculteurs céréaliers sont en colère ! Et il y a de quoi : leur récolte, record cette année, risque d'être perdue à cause de la bureaucratie qui empêche les structures de l'OAIC d'être au rendez-vous de cet événement historique.Sachez que les centres de collecte des céréales ouvrent selon les horaires de l'administration ! Et lorsqu'ils prolongent ces horaires, c'est pour une ou deux heures. C'est nettement insuffisant ! Conséquence : devant ces centres, des chaînes impressionnantes de camions et de tracteurs, chargés de blé et orge, se forment alors que, dans les fermes, on est obligé d'arrêter les moissons faute de moyens de transport.
L'immobilisation des camions devant les structures de l'OAIC peut durer plusieurs jours ! Et elle coûte très cher !
«En plus, m'avoue un agriculteur de la région de M'daourouch (wilaya de Souk-Ahras), nous risquons à tout moment de vivre le cauchemar tant craint et qui peut être soit un orage de grêle soit un incendie ravageant les récoltes ! Au lieu de nous aider à récolter au plus vite ces récoltes dont le pays a tant besoin pour faire baisser les importations, les responsables de l'OAIC continuent d'agir comme s'il ne s'agissait pas d'une tâche nationale et patriotique dont l'urgence est absolue !» Certains vont jusqu'à parler de crimes économiques !
Pourtant, la solution est toute simple : pour faire rentrer rapidement cette récolte record, il est nécessaire d'ouvrir les centres de collecte vingt-quatre heures sur vingt-quatre en recrutant des saisonniers. Cela aurait pour avantage d'accélérer l'opération de récolte et d'éviter ainsi les frais supplémentaires aux agriculteurs, sous forme de location de camions et tracteurs immobilisés, tout en réduisant les risques de destruction des récoltes par la grêle ou les incendies.
Pour se défendre, les responsables de ces structures évoquent des capacités de stockage insuffisantes. Il existe pourtant des silos de plusieurs minoteries publiques et privées ainsi que de grands hangars aux capacités énormes qui peuvent être loués. Solution
ultime : stocker en plein air en protégeant le produit contre les pluies, l'humidité et le soleil par l'utilisation de moyens appropriés.
L'essentiel est de ne pas rester les bras croisés devant cette situation intenable pour des fellahs qui ont travaillé dur et qui, aidés cette année par Dame Nature, offrent au pays l'une de ses meilleures récoltes de céréales depuis l'indépendance. Enfin, je conclus sur cette réflexion d'un fellah désabusé, M. A. Zoubir : «Ils sont capables de préparer en quelques heures l'envoi d'une armada d'avions en Egypte mais incapables d'ouvrir ces centres d'accueil nuit et jour pour recevoir le blé que nous récoltons si difficilement et qui est rarement aussi abondant que cette année !»
Maâmar Farah
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