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Quand Tam aura-t-elle son théâtre'



Gelé depuis 2015, le projet tend à devenir une chimère à laquelle s'accrochent désespérément les amateurs de théâtre.Vivement attendu par les amateurs des planches et les professionnels qui ambitionnent de relancer le 4e art dans la wilaya de Tamanrasset, le projet de réalisation du théâtre régional verra-t-il le jour' Gelé depuis 2015, le projet tend à devenir une utopie à laquelle s'accrochent désespérément les amateurs de théâtre au niveau local.
Il est juste chimérique. "Le projet a été bloqué depuis 2008 à cause de l'absence d'assiette foncière. Au départ, c'était l'ancien siège de daïra qui devait être affecté à ce projet, mais le bien a été réaffecté à la 6e région militaire. D'autres terrains ont été proposés pour abriter ce théâtre régional, cependant l'administration aura buté sur plusieurs oppositions", indique Mouloud Fertouni, cadre à la Direction de la culture de Tamanrasset. Et d'ajouter : "Après plusieurs années de recherche et de tergiversations sans fin dans cette wilaya qui représente 23% de la superficie nationale, on s'est entendu sur le choix d'une assiette qui devrait répondre aux exigences du projet. Malheureusement, le ministère de tutelle a décidé de geler définitivement la réalisation de l'ouvrage, au grand dam des amateurs de théâtre et des professionnels du 4e art." D'après notre interlocuteur, également écrivain et commissaire du Festival national de la chanson et la musique amazighes, "il a été préconisé à l'ancien ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi, de décréter la création provisoire du théâtre en question et proposé de le gérer de la même manière que les festivals, en attendant la réalisation de l'infrastructure devant l'abriter".
Et de regretter : "Cependant, notre proposition a, semble-t-il, été reléguée aux calendes grecques. Ce qui a été perçu comme signe de mépris à l'égard des troupes théâtrales qui, malgré leurs moyens dérisoires et les conditions lamentables dans lesquelles elles travaillent, ont rendu à cet art ses lettres de noblesse lors de plusieurs compétitions nationales et internationales." Mohamed Benmohamed Mahieddine, inspecteur en chef à la direction locale de la culture, a quant à lui assuré que le problème est pris en charge par la ministre qui semble lui accorder une attention particulière. "Mais toujours rien de concret", tonne Abdelkader Azzuz, producteur et metteur en scène, avant de revenir avec force détails sur la lettre de doléances adressée, en mars dernier, au conseiller de la ministre de la Culture. Le document qui sonne comme un véritable rapport d'autopsie énumère tous les problèmes dans lesquels se débattent les artistes et les associations culturelles de cette wilaya-continent, où seulement 10% des 600 associations agréées maintiennent un semblant d'activité, a-t-il précisé.
Certes, avec une trentaine de pièces théâtrales et de monodrames à son actif, Abdelkader s'est frayé une place de choix parmi les metteurs en scène dotés d'une touche professionnelle et de la responsabilité du spectacle dans la capitale de l'Ahaggar. Toutefois, le manque d'espaces d'expression et de moyens de prise en charge le pénalise et risque même de freiner sa créativité. Armé d'une volonté brise-roche, il arrive à se remettre après chaque déception en faisant de la promotion du théâtre et du développement de cet art dans cette wilaya culturellement distincte son combat quotidien. "Nous nous sommes constitués en association pour plaider notre cause de manière juste et organisée, mais surtout pour faire entendre notre voix au-delà des planches et du rideau de la scène", a-t-il conclu.
RABAH KARÈCHE
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