Algérie - Pêche

PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT A TIPASA: Le littoral est-il menacé?






C’est la lancinante question que se posent les riverains, mais aussi les professionnels de la pêche. En effet, lors du récent regroupement des professionnels de la pêche, à l’occasion d’une présentation des opportunités d’investissement que recèle le littoral de la wilaya de Tipasa, l’attention des participants a été attirée par la baisse du potentiel de pêche, due à plusieurs facteurs, à l’instar de la pollution maritime, le dangereux déséquilibre de l’écosystème marin et les vidanges illicites déversées par les navires.

Mais en marge de ces débats, des participants ont jeté un pavé dans la mare en déclarant que c’est l’utilisation de la dynamite pour la pêche de la sardine qui a permis la raréfaction de ce produit. Une grave accusation, réfutée par les syndicats des pêcheurs.

Cependant, certains spécialistes du domaine pointent du doigt la nécessité impérative de la préservation de la biodiversité marine et l’écosystème marin en argumentant avec des chiffres époustouflants. Ces experts diront «notre littoral dispose de plus de 3.600 espèces centralisées, à l’instar de 404 espèces de poissons,47 espèces d’oiseaux, 679 types de crustacés, 379 types de mollusques, 280 de zooplanctons et 321 espèces de phytoplanctons, ainsi que 495 types d’algues marophytes».

Cet impressionnant étalage d’espèces littorales évolue, selon ces mêmes experts, dans 16 aires marines, à l’instar des anses de Kouali, du Chenoua, Gouraya, Alger, Aïn-Témouchent et Oran.

Notre littoral dispose d’écosystèmes remarquables, notamment ceux à posidonies, constituant des herbiers, qui assurent une alimentation en oxygène des eaux marines. Les herbiers à posidonies sont considérés comme «habitats à conserver du fait qu’ils sont constructeurs de fonds marins, et stabilisent le littoral».

Le débat houleux qui s’engagea lors de ces journées d’études dédiées aux professionnels de la pêche amena des prises de positions radicales de certains armateurs de sardiniers. L’un d’eux avouera avec émotion «je suis quelquefois amené à ne rien rapporter dans mes filets».

Ce même armateur, bouleversé, mettra à l’index, «certains spadonniers et chalutiers qui utilisent, au mépris de la réglementation maritime, des filet dérivants, de plusieurs kilomètres, en raclant les fonds des mers, et ramenant tous les calibres de poissons, même en période de reproduction».

Nos experts maritimes diront avec désespoir: «aucune espèce de poissons n’est protégée par la législation algérienne. Bien que les espèces recensées, soit 404 poissons marins et 53 espèces d’eau douce, constituent pourtant des espèces très prisées à l’instar du barbeau, de la carpe, du pageot, de la raie, du poisson saint-pierre, la sardine, le rouget de roche, le poulpe, le rascasse et enfin le majestueux dauphin commun».

Houari Larbi


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