«Porter le maillot de l'Algérie est une fierté»

Nora Hamou Maamar disputera, ce dimanche 13 mai, la finale de la coupe de France avec son club, Montpellier, face à l'équipe championne d'Europe, l'Olympique de Lyon. Pour El Watan, l'internationale algérienne de 28 ans (35 sélections) évoque ce match de l'année et son expérience heureuse avec la sélection nationale féminine.
- Quel état d'esprit règne au sein du Montpellier Hérault Sporting Club (MHSC) avant d'aborder cette finale face à l'ogre lyonnais '
Face à l'Olympique lyonnais, nous ne partons pas favorites. Cependant, sur un match, tout est possible. Nous sommes soudées et formons un vrai collectif. On connaît nos qualités et on l'a prouvé en allant nous imposer sur la pelouse du PSG en demi-finale. Nous sommes sereines et pensons qu'on peut remporter cette finale.

- Vous allez affronter le champion d'Europe et de France en titre, l'Olympique de Lyon. A quel type de match vous attendez-vous '
Ce sera assurément un gros match. Depuis quatre ou cinq ans, l'effectif lyonnais évolue au plus haut niveau. Les filles ont gagné les cinq derniers championnats ainsi que la Ligue des Champions l'an passé. Elles sont encore en course pour la remporter de nouveau. Cela va être très dur physiquement et mentalement.
- Comment battre une équipe que vous n'avez pas pu vaincre en championnat cette année (ndlr, une défaite et un nul) '
Sur un match, c'est jouable. Il y a deux ans, nous les avions battues en demi-finale, et il y a quatre ans en finale. A chaque fois, nous les avions poussées jusqu'aux tirs au but. C'est leur point faible. Il faudra être bien en place, qu'on fasse un gros match en défense et qu'on procède par contre-attaques. Face à nous, elles ne sont pas rassurées. Surtout leur entraîneur, Patrice Lair, qui était notre ancien coach. Il sait qu'on ne lâche rien et qu'on peut les mettre en danger.
- Vous êtes internationale algérienne avec trente-cinq capes. Que ressentez vous lorsque vous portez ce maillot '
Porter le maillot de l'Algérie est une fierté pour moi, mon père, ma famille et mes origines. Cela me transcende. J'ai envie de me donner à fond pour mon pays. Je souhaite, par ailleurs, que l'équipe progresse, car nous ne sommes pas très connues .
- Vous avez participé à la CAN en Afrique du Sud en 2010. Comment avez-vous vécu cette expérience '
Par rapport à ce dont on est habituées en France, c'est un autre monde et une autre mentalité. Ce fut mon premier grand tournoi international avec l'équipe nationale. Cette belle expérience m'a fait grandir. Nous avons passé trois semaines dans ce pays et n'avons été éliminées qu'en quart de finale par le Ghana. Nous avons appris à connaître les joueuses du championnat d'Algérie. Il y a eu de bons moments d'euphorie. Je me souviens que toutes les équipes étaient logées dans le même hôtel. Seule notre équipe a eu droit à un chant de la quinzaine de femmes de ménage la veille de notre départ. Ce fut un grand moment d'émotion et de pleurs .
- Comment jugez-vous le niveau de l'équipe nationale '
Il y a de bonnes joueuses qui ont de belles qualités techniques. Certaines pourraient évoluer en première division française. Mais nous sommes assez loin de la façon dont on travaille en France. Il faudrait plus mettre l'accent sur le travail physique et tactique.
- Quels sont les domaines à améliorer '
Il serait bon qu'il y ait de la continuité dans la gestion de l'équipe. Parfois, nous ne nous réunissons pas pendant plusieurs mois. C'est dommage, car en 2010 nous avions une belle équipe. L'an passé, les filles ont même atteint les demie-finales des Jeux africains. En ce qui me concerne, il est difficile de concilier ma carrière en France et les regroupements de l'équipe nationale. Toutes les six semaines, je dois prendre une semaine. Depuis un an, le coach me convoque mais je ne peux me déplacer. Pour les grandes compétitions, je répondrai toutefois toujours favorablement.