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Pointée du doigt dans l'attentat contre la Finul au Liban La Syrie vote pour les municipales malgré les violences



Pointée du doigt dans l'attentat contre la Finul au Liban                                    La Syrie vote pour les municipales malgré les violences
Les Syriens se rendaient aux urnes hier pour élire leurs représentants dans les municipalités du pays, en application de la nouvelle loi électorale adoptée récemment pour 'renforcer le principe de la décentralisation'. C'est le premier scrutin organisé depuis le début de la contestation du régime, le 15 mars, et il s'agit d'élire
17 000 représentants locaux parmi plus de 42 000 candidats. Mais, alors même que les électeurs se rendaient aux urnes, assez timidement selon des observateurs sur place, des affrontements opposaient depuis l'aube des déserteurs à des forces de sécurité à Idleb er Deraa, deux hauts lieux de la contestation en Syrie. Un civil a été tué et cinq autres blessés, alors que plus de 65 victimes ont déjà été enregistrées pour les seules journées de samedi et dimanche. Dans la foulée, les militants démocrates ont lancé dimanche une campagne de désobéissance civile en vue d'accentuer la pression sur le régime de Bachar Al-Assad. Elle a notamment pris la forme d'une grève générale largement suivie dans certaines régions, comme à Homs. Sur un tout autre registre, le régime Assad est pointé du doigt dans l'affaire de l'attentat perpétré vendredi à Tyr contre la Force des Nations unies au Liban sud (Finul), créée en 1978 afin de surveiller la frontière entre le Liban et Israël. Deux civils et cinq soldats français ont été blessés par l'explosion d'une bombe actionnée à distance au passage d'une jeep transportant des militaires français.
La France qui a fourni le plus grand contingent à cette force ' 1300 soldats sur un effectif total avoisinant 12000 ' se sent particulièrement ciblée par cet attentat, d'autant plus que ce n'est pas la première fois que ses soldats sont ainsi ciblés au Liban. Il y a six mois, en juillet dernier, six Casques bleus ont déjà été blessés dans le même secteur. Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a vivement réagi aussitôt l'attentat perpétré. Il prévenait que la France ne se laisserait pas 'intimider' par ce genre d'agression, sans toutefois indiquer l'identité des agresseurs. Dimanche, il n'a pas hésité à le faire. Dans le grand entretien hebdomadaire TV5- Radio France Internationale-Le Monde, le chef de la diplomatie française a déclaré que la Syrie était 'sans doute' derrière cet attentat, faisant allusion à la forte implication de l'Hexagone dans le dossier syrien depuis le début de la contestation qui secoue ce pays depuis neuf mois et la répression du régime qui a fait plus de 4000 morts, selon des sources onusiennes. 'Nous avons de fortes raison de penser que cet attentat soit de cette origine-là', a-t-il dit, prenant le soin de préciser qu'il n'avait pas 'la preuve' de ce qu'il avançait, mais que les 'doutes' étaient 'forts'. Il a estimé, en outre, que la Syrie utilisait le Hezbollah libanais pour ce genre d'attaque. 'C'est son bras armé (au Liban), si je puis dire', a-t-il ajouté à ce sujet. De son côté, le chef de l'opposition pro-occidentale Saad Hariri, fils de Rafic tué dans un attentat similaire il y a quelques années, a réagi promptement après l'annonce de l'explosion. 'Un nouveau message de Bachar', a-t-il écrit sur son compte Twitter, 'un nouveau message de la Syrie'. Lors de l'assassinat de son père, il avait déjà accusé Damas et de fortes présomptions pesaient en effet sur les services syriens.
Si ce nouvel attentat était effectivement le fait des services syriens et de leurs alliés du Hezbollah libanais, le message serait alors clair : en cas d'agression militaire contre la Syrie, toute la région serait fortement déstabilisée. Un message que Bachar Al-Assad a maintes fois réitéré, en clair.
M. A. Boumendil
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