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«Plus de 1 000 substances minérales non encore exploitées en Algérie»




Suite aux directives du chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, dans le domaine de l'exploitation rationnelle des richesses minières, lors du Conseil des ministres de dimanche dernier, le département des mines engage une politique de modernisation du secteur, la restructuration des structures existantes avec l'implication des compétences nationales établies à l'étranger et le partenariat étranger. Cette restructuration vise à combler le déficit du passé et à mettre en place un groupement sur le modèle de la Sonatrach. Cette politique implique aussi la participation des coopératives de jeunes compétences universitaires dans le domaine de l'exploitation des gisements d'or dans le sud.Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Dans le cadre de la diversification et du développement de l'économie nationale hors hydrocarbures, édictée à travers les instructions du président de la République pour l'exploitation de toutes les capacités et richesses minières en l'Algérie, il a été assigné au ministre des Mines la mission de redynamisation du secteur minier et l'exploitation optimale des richesses exploitables. Le ministre, Mohamed Arkab, s'exprimant hier à la Radio nationale, déclare que «l'objectif principal vise la diversification de l'économie nationale et le soutien de ce secteur pour jouer un rôle majeur dans le développement économique par l'exploration de la matière première qui rentre dans tous les secteurs d'industrie de transformation qui gravitent autour du secteur minier». Il s'agit, selon lui, de création de richesses mais aussi de nouveaux postes d'emploi en faveur des jeunes. «Nous nous sommes éloignés des objectifs tracés par la politique industrielle des années 1970», déclare Mohamed Arkab, expliquant qu'à cette époque, la stratégie industrielle était basée sur le développement de toutes les richesses minières nationales par le biais de la société Sonarem qui gérait toutes les activités minières. «Néanmoins, avec le changement de ce choix économique, l'exploitation des ressources minières est devenue secondaire par rapport à l'option économique centrée sur la rente des hydrocarbures», enchaîne-t-il.
Expliquant la vision gouvernementale actuelle, Arkab dira que «la réflexion actuelle se base sur la diversification de l'économie nationale». «Celle-ci est devenue primordiale et la crise actuelle l'a bien démontré», insiste-t-il. L'Exécutif a tracé une stratégie adoptée par le Conseil du gouvernement pour une feuille de route de « redressement » du secteur minier. Dans les détails, il dira que cette stratégie repose sur quatre grands axes. D'abord, la révision de la loi sur les activités minières basée sur l'ouverture du secteur aux investisseurs publics, privés et étrangers.
Dans ce chapitre, le ministre insiste sur la mise en valeur de toutes les compétences algériennes. Ensuite, la révision de la carte minière nationale pour un document conforme aux normes internationales, parlant de la carte géologique et minière.
Mohamed Arkab dira que cette nouvelle carte sera établie par des experts nationaux avec ceux établis à l'étranger, mais aussi avec l'implication du partenaire étranger avec lequel des contacts sont établis, précise-t-il. Et d'ajouter que ces groupes de recherche seront renforcés aussi par les laboratoires géologiques universitaires. Le troisième chapitre qui est inscrit dans la feuille de route ministérielle comporte «la modernisation et la restructuration des mines existantes» ainsi que «la mise à niveau des structures de gestion minière».
L'objectif étant de créer une société professionnelle avec différentes filières, similaire au modèle du groupe Sonatrach. En quelque sorte, la nouvelle feuille de route vise à permettre le retour à l'ancienne politique du secteur minier, fera-t-il savoir. Enfin, le ministre des Mines insiste sur la formation des ressources humaines, celles adaptées aux normes internationales.
Les capacités des exploitations minières en Algérie
Les gisements de fer de Boukhadra et d'El Ouenza dans la wilaya de Tébessa, disposent de la plus importante capacité évaluée à 70 milliards de tonnes/an, alors que le gisement de Ghar Djebilet (Tindouf) produira 3 millions de tonnes/an. Les mêmes précisions du ministre indiquent que la région de Tébessa détient un potentiel de production de 2,5 millions tonnes de phosphates, en plus de bien d'autres substances minières. Ces capacités minières, le ministre les évalue à plus de 1 000 substances minérales non exploitées en Algérie. «C'est la carte minière et géologique qui permettra d'exploiter toutes ces richesses et au plus vite», fait-il savoir. Le programme est défini comme étant établi selon deux étapes. «A court terme, il faut être sur le terrain pour redynamiser les activités minières sur un calendrier établi entre trois mois et une année dans sa phase de recherche minière, alors que sur le long terme, il concerne la phase de la production industrielle des minéraux», explique Arkab dans les détails.
Les gisements sur lesquels insiste Tebboune
Le chef de l'Etat a réitéré dans ses instructions l'exploitation optimale de toutes les potentialités minières, tout en insistant sur les grandes exploitations minières en Algérie. Le ministre des Mines l'explique ainsi : «Il existe 3 grandes mines en Algérie qui disposent d'une valeur ajoutée inestimable à l'image des gisements de zinc et de plomb de 1,32 million t/an à Amizour ( Béjaïa), qui est en cours de préparation et dont l'étude technique a été réalisée pour une exploitation qui durera 20 ans». Ajoutant que le gisement constitue une matière première «rare» du point de vue de la demande mondiale, ce qui constitue pour l'Algérie «une opportunité d'exportation», et un pas important pour le redressement «au plus vite» de l'économie nationale. Le lancement effectif de ce gisement est prévu pour le courant du 1er trimestre 2021, au même titre que le gisement de fer de Ghar Djebilet dont «les études techniques sont finalisées». Le ministre tient à préciser que ce projet existant est en cours de révision pour sa modernisation avec un partenaire étranger présent pour son lancement.
Le ministre Arkab citera aussi le gisement de phosphate de grande dimension situé au niveau de 4 wilayas de l'est du pays, avec une capacité de production de 2,5 milliards tonnes par an.
Le ministre fait savoir que le secteur minier en Algérie connaît des spécificités multiples qui varient selon l'importance des gisements. Pour le cas des petits gisements qui demandent une exploitation artisanale, ils seront confiés à des coopératives de jeunes, citant les mines d'or situées dans les gisements de Tindouf et Tamanrasset. À quel niveau se situe l'intervention de ces coopératives de jeunes ' Le ministre dira que ces mines seront confiées aux jeunes dans le domaine de la récupération des roches. Et de rappeler que la récupération souffre depuis plusieurs années d'exploitation «illégale» des mains des groupes provenant de l'extérieur du pays. «Nous allons établir une politique légale d'exploitation au profit des jeunes algériens, avec des mécanismes d'exploitation conformes au cahier de charges», fait savoir le ministre. Et d'ajouter que la phase de concassage et de traitement de la roche récupérée par ces jeunes entrepreneurs sera confiée à la société Enov.
Mohamed Arkab fait savoir dans ce même cadre que cette opportunité ouverte à tous les jeunes Algériens ne concerne pas uniquement les gisements d'or dans cette zone géographique du Sud, mais aussi d'autres gisements miniers. Le ministre des Mines explique enfin que l'ouverture de l'investissement aux jeunes dans le secteur minier obéit à un cahier des charges où les autorités locales ainsi que tous les ministères concernés seront impliqués pour la réussite de cette nouvelle politique qui rentre dans le cadre de la restructuration et de la modernisation du secteur des mines.
A. B.
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