Algérie - Espaces verts, plantations d'alignement

Planète (France) - Lyon: Comment les habitants remettent du vert dans la ville avec les jardins de rue



Planète (France) - Lyon: Comment les habitants remettent du vert dans la ville avec les jardins de rue


BIODIVERSITE: Ces dernières années, les jardins de rue ont fleuri dans les quartiers de Lyon à l’initiative de collectifs de riverains, soutenus par la mairie

. En quinze ans, les jardins de rue se sont multipliés à Lyon, dans et sur les trottoirs, aux pieds des arbres, sur des espaces en friche.

. Lyon compte 150 micro-implantations florales, ces fleurs poussant dans le bitume.

. Des projets dont les bienfaits écologiques sont précieux en ville et évidemment porteurs de lien social.

Lorsqu’il est sorti de terre en 2003 place Mazagran, sur un espace voué à devenir un parking, l’îlot d'Amaranthes n’était qu’un joli jardin éphémère. Seize ans plus tard, cet espace vert, entourés d’immeubles d’habitation, a non seulement été pérennisé à Lyon mais a insufflé, dans tout le quartier, une envie de nature.

En se baladant dans ce secteur de la Guillotière, on découvre des fleurs plantées dans les trottoirs, aux pieds des arbres, dans des jardinières installées sur le domaine public. Des espaces verts nés un peu par hasard dans le 5e arrondissement de Lyon au moment même où l’îlot partagé de la Guillotière sortait de terre.

- Dans le trottoir, au pied d’un arbre, sur les façades

A l’époque, un jardinier de la ville de Lyon avait observé la nature reprendre ses droits dans le bitume, profitant d’une fissure dans le sol pour s’épanouir en ville. L’idée des micro-implantations florales était née. Depuis, des petites plantations comme celles-ci, réalisées dans les quartiers à l’initiative de collectifs d’habitants, avec le soutien et le coup de pouce de la municipalité, Lyon en compte plus d’un millier. «Cela représente 9 km de trame verte, répartis dans presque tous les arrondissements», souligne l’adjoint aux espaces verts Alain Giordano. A la Guillotière, donc, dans le 5e, mais également dans les quartiers de Montchat et des Pentes de la Croix-Rousse, les jardins de rue sont nombreux aujourd’hui.

«A Lyon, il y a environ 150 pieds d’arbres végétalisés, et de multiples délaissés urbains transformés en espace végétal», ajoute Elza Laubez, chargée de projet au Pôle Lyon nature de la direction des espaces verts. C’est ce service qui renseigne les collectifs de riverains et accompagne leurs premiers pas de végétalisation d’une rue, d’un bas d’immeuble, d’un quartier.

- Des îlots de fraîcheur

Au-delà du côté esthétique évident, les jardins de rue sont plébiscités pour leurs vertus écologiques. «Cela fait quand même du bien d’avoir de la chlorophylle, un peu d’oxygène. Je viens de la campagne, je suis content dans ce quartier très urbanisé d’avoir cet espace vert à disposition. Je retrouve de la campagne en ville», souligne Martin, un habitant de la Guillotière, investi dans le jardin d’Amaranthes.

«Nous conseillons aux habitants des plantations qui résistent à la sécheresse et fleurissent toute l’année. Il y a une grande diversité de fleurs et de plantes qui attirent une grande diversité de pollinisateurs. Aux pieds des arbres, on favorise les bleuets, le coquelicot ou encore la marguerite», précise Elza Laubez.

Eté comme hiver, ces plantations accueillent une grande diversité de faune, venue nicher. Des lézards qui, en période de froid, vont venir se réfugier dans les plantes grimpantes, mais aussi des chenilles ou des papillons. L’été, les chèvrefeuilles, jasmins, passiflores ou encore les roses trémières, qui grimpent le long des façades, vont offrir un îlot de fraîcheur dans les quartiers.

Impliqués dans les projets à travers des collectifs, les habitants s’engagent à entretenir ces brins de nature. Ils se rejoignent dans la rue pour bêcher, planter, arroser, tailler ce qui a poussé dans le bitume ou aux pieds des arbres, et dans les jardins de rue pour travailler et passer un moment convivial. Le jardin partagé d’Amaranthes, qui compte une soixantaine d’adhérents, n’est presque jamais vide. Au-delà des membres de l’association Brin d’Guill, les plus actifs, qui passent du temps à entretenir ce lieu, une grande diversité de public se croise au jardin.

- Une mixité de publics

«On a cette chance d’avoir dans ce quartier populaire, touché par la gentrification, une population très mixée. On voit au jardin à la fois des mamies qui viennent faire du tricot, des étudiants qui révisent sur un banc, des mamans avec des poussettes qui viennent se rafraîchir. Ou des jardiniers amateurs», constate Martin.

Seule touche sombre dans cette note de vert, les espaces fleuris et plantés n’échappent pas toujours aux dégradations, régulières et désolantes, mais suffisamment contenues pour ne pas décourager les habitants. «Et puis, il y a quand même toujours cette volonté de la municipalité de construire des immeubles plutôt que des jardins», regrette Martin, peu optimiste sur le développement massif des jardins de rue.


Photo: Un pied d'arbre fleuri avenue Jean-Jaurès à Lyon. — E. Frisullo / 20 Minutes

Elisa Frisullo
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