Algérie - Gestion, récupération et recyclage des déchets

Planète - La France ne veut plus voir ses bateaux en fin de vie laissés à l’abandon




Planète - La France ne veut plus voir ses bateaux en fin de vie laissés à l’abandon


NAUTISME: Une filière de recyclage a été mise en place l’été dernier pour retraiter les vieilles coques

. En moins d’un an, environ 750 bateaux de plaisance ont été recyclés en France.

. Depuis le 1er janvier 2019, les particuliers peuvent faire déconstruire leur vieux bateau gratuitement via l’Association pour la plaisance éco-responsable.

. Financée par une éco-contribution, l’APER cherche à faire connaître les 24 centres de recyclage qu’elle a agréé.

Ils traînent au fond des jardins, protégés par une vieille bâche bleue dont le plastique s’effiloche. Ils trônent dans les vasières bordant les rivières ou les côtes françaises. Ou croupissent à l’arrière des hangars d’un club de voile. Depuis des années, voire des décennies, ces vieux bateaux n’ont pas senti le contact de l’eau. Mais ils restent là, font partie du paysage. Peut-être plus pour longtemps.

L’an dernier, la filière nautique française s’est dotée d’un précieux outil pour recycler ses vieilles coques. Mise en place au 1er janvier 2019, la dernière née des «éco-contributions» impose à chaque acheteur de bateau le paiement d’une taxe qui financera le recyclage de son embarcation. Moins d’un an après sa création, la filière tire un bilan positif de ses missions mais cherche encore à se faire connaître auprès du grand public. Son meilleur argument? La gratuité. Explications.

- Seul le transport est facturé

«Les vieux bateaux, on a besoin de les déconstruire. Quand c’est un truc en bois au fond d’une vasière, ça peut avoir un charme. Mais quand c’est une coque en plastique qui verdit, c’est beaucoup moins joli». Yvon Ropars est le directeur commercial des Recycleurs Bretons. Installée à Guipavas, dans le Finistère, sa société déconstruit depuis bien longtemps des vieux bateaux en fin de vie. Mais depuis quelque temps, elle s’est aussi attaquée à la plaisance.

«Avant la mise en place de la nouvelle réglementation, on avait quelques collectivités qui nous sollicitaient mais peu de particuliers parce qu’il fallait payer au moins 400 ou 500 euros. Les gens ne voulaient pas payer pour ça», explique le Breton. Depuis un an, la déconstruction des bateaux est gratuite pour les propriétaires. Seul le transport est facturé.

Dans le Finistère comme dans toute la France, l’Association pour la plaisance éco-responsable a donc agréé 24 entreprises capables de déconstruire des bateaux de plaisance en fin de vie. «Un bateau entretenu n’a pas vraiment de date de péremption. Mais au bout d’un certain temps, il ne vaut plus rien. S’ils ne naviguent pas, ils deviennent des déchets et il n’est pas acceptable de les laisser traîner», explique Guillaume Arnauld des Lions, porte-parole de l’APER.

- «On pensait avoir plus de demandes»

Depuis septembre et la mise en place de la filière, l’association a vu 750 embarcations être recyclées. «On pensait avoir plus de demandes mais on réalise que le dispositif recyclermonbateau.fr n’est pas encore assez connu».

La filière peine notamment à sensibiliser les plus anciens, un peu éloignés des supports digitaux et des préoccupations de gestion des déchets. «La plupart des bateaux que nous traitons ont plus de 40 ans. Mais parfois, les gens ne souhaitent pas s’en séparer, ils se promettent de le retaper un jour. Même s’ils ne le font jamais», poursuit Guillaume Arnauld des Lions.

A l’image du recyclage des téléphones portables, le traitement des bateaux permet en plus de valoriser certaines matières. La fonte, l’inox et d’autres métaux peuvent être fondus et réutiliser. Le plastique et des pièces souillées sont transformés en combustible utilisé par les cimenteries notamment. «On arrive à retraiter 90 % des matières», promettent les Recycleurs Bretons. En moins d’un an d’existence, la nouvelle filière voit déjà de gros motifs de satisfaction. «Dans le Finistère, on voyait des bateaux abandonnés un peu partout. C’est de moins en moins le cas», avance Yvon Ropars. Quant à l’ampleur du gisement, elle reste très difficile à évaluer. «On pense qu’il y aurait 40.000 bateaux, peut-être 50.000 mais ce n’est qu’une estimation».



Photo: Illustration d'un cimetière de bateaux, ici sur les bords de Rance, en Ille-et-Vilaine. — C. Allain / 20 Minutes

Camille Allain
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