Algérie - Divers Monuments et Lieux Historiques

Patrimoine de la ville de Béjaïa: La porte des Etendards se meurt



Patrimoine de la ville de Béjaïa:  La porte des Etendards se meurt


Le projet de confortement et de réhabilitation de ce monument historique, qui est en phase de préparation du cahiers des charges, a été inscrit en juillet 2017 par l’APC de Béjaïa pour un montant de 32 millions de dinars.

Bab El Fouka, un monument classé patrimoine national depuis novembre 1903, et qui a été construit entre 1067 et 1071, nécessite des travaux urgents. C’est ce à quoi ont appelé nombre d’associations engagées dans la préservation du patrimoine, en organisant un rassemblement devant le site.

D’après l’Association pour la sauvegarde et la promotion du patrimoine culturel de la ville de Béjaïa, qui suit ce dossier en collaboration avec l’APC, «l’Assemblée populaire de Béjaïa, à travers une délibération datée de juillet 2017, a inscrit un projet d’un montant de 32 millions de dinars, avec comme intitulé confortement et restauration de la porte Fouka».

Le président de l’association, Zahir Benacer, a précisé que «l’étude du projet de confortement et de réhabilitation de Bab El Fouka étant achevée, les services techniques de l’APC sont en phase de préparation du cahiers des charges avant de lancer une consultation nationale pour attirer une entreprise spécialisée pour l’étape de la réalisation de ce programme».

Seul obstacle, selon notre interlocuteur, «la délibération de l’APC n’a pas prévu d’inclure un bureau d’études pour le suivi de l’opération. A cet effet, une somme d’argent va être dégagée incessamment afin d’engager le bureau qui suivra les travaux avant de lancer le projet en réalisation».

Pour rappel, l’application de la politique d’austérité dans le pays depuis 2014, suite à la chute des prix des hydrocarbures, a provoqué l’annulation de plusieurs opérations dans le secteur de la culture, parmi elles celles concernant certains programmes de réhabilitation des monuments.

L’association que préside Zahir Benacer a «tiré la sonnette d’alarme en mars 2017 à travers une lettre ouverte au wali, où il a été demandé l’inscription d’un projet de confortement et de réhabilitation du site à l’indicatif de l’APC, après le gel de l’opération inscrite à l’indicatif de la direction de la culture de la wilaya». La proposition, ajoute Zahir Benacer, «a été retenue par le wali, après sa visite du site en avril 2017 et rendue possible grâce à l’adhésion de l’ensemble des élus de l’APC».

Entre-temps, Bab El Fouka, monument datant de l’époque des Hammadites, qui revêt une importance historique pour la ville de Béjaïa, se dégrade à vue d’œil. Au fil du temps, la structure est devenue fragile du fait de l’activité qui s’organise autour d’elle. Servant de passage vers l’ancienne ville, elle est utilisée autant par les piétons que par les automobilistes.

L’association pour la sauvegarde et la promotion du patrimoine culturel a, pour rappel, invité en octobre 2017 une équipe d’architectes spécialisés dans la numérisation en 3D, une technique qui consiste en le scannage de pièces de musée, de bâtiments et autres sites archéologiques et historiques pour les besoins d’archivage et de l’utilisation des projections dans le cadre de la réhabilitation des édifices.

Le relevé numérique de la porte des Etendards opéré l’an dernier par Pr. Zeghlache Hamza, de l’université de Sétif, et ses anciens étudiants, a révélé des signes inquiétants de dégradation, dont des fissures invisibles à l’œil nu et des décalages qui témoignent de l’instabilité du monument, en plus de la chute de briques constatable sur le site.



Photo: Des spécialistes au chevet de la porte en octobre dernier

Nordine Douici
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